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Chine

L’économie en meilleure forme que prévu

par Mounia Daoudi

Article publié le 13/04/2009 Dernière mise à jour le 13/04/2009 à 15:44 TU

Les banques chinoises ont répondu favorablement à  l'appel du gouvernement à soutenir l'économie en augmentant les crédits qu'elles accordent.(Photo : AFP)

Les banques chinoises ont répondu favorablement à l'appel du gouvernement à soutenir l'économie en augmentant les crédits qu'elles accordent.
(Photo : AFP)

La Chine pourrait être le premier pays à entrevoir la fin de la crise qui secoue très durement depuis plusieurs mois l'économie mondiale. C'est ce que veut croire, en tout cas, le Premier ministre Wen Jiabao qui a affirmé, le week-end dernier, que la situation économique de son pays commençait à connaître « des changements positifs » et qu’elle était même « meilleure » que celle qui avait été prévue par son gouvernement.

Même si les indicateurs économiques du Premier trimestre ne seront pas publiés avant jeudi, Wen Jiabao se veut confiant. Le Premier ministre chinois a en effet estimé que les mesures de relance prises par son gouvernement « commencent à donner leurs premiers résultats ». Et s’il n’a pas donné de chiffres précis, il a tenu à souligner que « la situation difficile de certains secteurs et entreprises commence à changer et que les crédits et les prêts augmentent rapidement ».

Ce retour à l’optimisme est conforté par deux indicateurs rendus publics ces derniers jours par la presse chinoise. Le premier concerne la production industrielle qui a repris un rythme de croissance plus dynamique en mars, avec une augmentation de 8,3% sur un an. Ce taux, qui n'avait pas dépassé les 3,8% sur les deux premiers mois de l'année, semble indiquer qu’il y a bien une reprise industrielle en Chine. Le deuxième indicateur concerne la hausse sans précédent des crédits octroyés par les banques chinoises. Pour le seul mois de mars ces prêts ont atteint les 277 milliards de dollars. Ce bond du crédit confirme bien que les établissements chinois ont massivement répondu aux appels du gouvernement à soutenir l'économie nationale. Au total, les banques ont en effet prêté au premier trimestre 2009 l'équivalent de 508 milliards d'euros, soit pratiquement autant que ce qu'avait fixé Pékin pour l'ensemble de l'année.

De nouvelles mesures de relance

Le gouvernement s'apprête en outre, à en croire le très officiel China Securities Journal, à annoncer de nouvelles mesures de relance plus centrées sur la promotion de la consommation interne que sur l'investissement.  Pour faire face à la crise, qui a déjà mis au chômage 25 millions de travailleurs migrants, Pékin avait dès le mois de novembre mis en place un premier plan de relance de 465 milliards d'euros sur deux ans, soit l’équivalent de 12% de son PIB. Un quart de cette somme devait être débloqué par le gouvernement, à charge pour les collectivités locales et les entreprises, notamment d'Etat, d'apporter le reste pour financer des projets d'infrastructures comme par exemple les routes, les aéroports ou les chemins de fers.

Aujourd'hui, les autorités entendent mettre la priorité sur la consommation interne. Le gouvernement a, semble-t-il, compris le danger que représentait son modèle économique basé essentiellement sur les exportations, notamment à destination des Etats-Unis. Un modèle qui a certes permis au pays des années de très forte croissance mais qui aujourd'hui montre toutes ses limites. La forte chute des exportations a en effet entraîné la fermeture de dizaines de milliers d'entreprises dans le sud et l'est du pays.

Mais le regain d’optimisme qui semble prévaloir à Pékin ne doit toutefois pas cacher les grosses difficultés auxquelles doit faire face l’économie chinoise. Pour assurer l'emploi de son immense main d'œuvre, le pays a en effet besoin d'un taux de croissance d'au moins 8%, un objectif que s'est d'ailleurs fixé le gouvernement. Mais, selon les prévisions de la Banque mondiale, cette croissance en 2009 ne devrait pas dépasser les six et demi pour cent.