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Inde

Reportage à la veille des élections législatives

Article publié le 15/04/2009 Dernière mise à jour le 16/04/2009 à 12:00 TU

Plus de 700 millions d'électeurs sont appelés aux urnes en Inde. Le dispositif s'étale sur cinq phases et sur plusieurs semaines. Parmi les premières circonscriptions à voter, Nanded, fief du gouverneur de l'Etat du Maharastra (Bombay). Une région quasi acquise à la coalition de centre gauche du premier ministre Manmohan Singh.
Un jeune sikh ajuste son turban sur la rive de la rivière sacrée Godhavari, dans la ville de Nanded, le 30 octobre 2008. (Photo : AFP)

Un jeune sikh ajuste son turban sur la rive de la rivière sacrée Godhavari, dans la ville de Nanded, le 30 octobre 2008.
(Photo : AFP)


Reportage de notre envoyé spécial à Nanded, dans la région du Maharastra,
Mouhssine Ennaimi

Assies en tailleur, une petite centaine de personnes assistent au dernier discours du candidat pour le parti du Congrès dans ce quartier défavorisé de Nanded à plusieurs centaines de kilomètres de Bombay. Malgré les 40 degrés Celsius, les femmes pour la plupart de la caste des intouchables sont venues avec leurs enfants écouter ce que les hommes politiques avaient à leur promettre. « Grâce à eux, nous avons eu droit à des maisons et notre quartier s’est beaucoup développé au cours des dernières années » dit Shitel, mère de deux enfants.

Les enceintes diffusent des chansons populaires indiennes et les sympathisants de la coalition au pouvoir distribuent des casquettes aux couleurs du parti. « Personne ne peut vous priver de vos droits fondamentaux. L’éducation est le seul moyen pour vous de vous émanciper », dit la voix calme de Chandra Kant Handore du cabinet du gouvernement du Maharastra, lui aussi membre de la caste des intouchables.

Dans le centre ville de Nanded, la chaleur accablante se mêle à la pollution et à la poussière. Les affiches pour le parti du Congrès ornent les vitrines des restaurants et des fanions orange et vert flottent aux croisements de artères embouteillées de cette bourgade de 300 000 habitants.

« Le Parti du Congrès n’a rien fait. Les travaux du temple ont commencé il y a cinq ans et seuls 15% ont été fait pour l’instant. Ils nous avaient promis des ponts et des routes mais les infrastructures ici n’ont pas évolué », affirme Ganesh, bijoutier. Un point de vue que Ganpak réfute: «Comparées aux reste de l'Inde, nos routes sont en meilleur état que partout ailleurs. ». Eshwan, lui, ne conteste pas les infrastructures mais dit clairement vouloir voter pour Mayawathi, la "reine des intouchables" qui a ravi la région de l'Uttar Pradesh dans le nord de l'Inde au Parti du Congrès lors des dernières élections.

La plupart des habitants de cette circonscription sont des agriculteurs. Et le projet hydraulique de la région est vu d'un mauvais œil par certains paysans. « Je ne vais pas aller voter! Ils ont construit un barrage et mes champs ne sont plus irrigués! Comment vais-je faire pour cultiver et nourrir ma famille ?», demande Rahul, 54 ans et père de six enfants.

Pour Jaffar, marchand de saaris dans la rue principale, les enjeux de ces élections vont au delà des préoccupations quotidiennes.  « Seul le parti du Congrès est bénéfique pour L'Inde. C'est un parti laïc qui respecte toutes les communautés. A l'inverse du BJP – Le Bharatiya Janata Party, le parti nationaliste hindou- qui lui a une approche communautaire et freine le développement démocratique de l'Inde»