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Sommet des Amériques

Cuba au centre des préoccupations avant le sommet

Article publié le 17/04/2009 Dernière mise à jour le 17/04/2009 à 07:20 TU

Avant de se rendre ce vendredi à Trinité et Tobago à l’occasion du 5ème sommet des Amériques, Barack Obama a pris soin de déminer une question cruciale en amont : l’embargo contre Cuba. En annonçant à la veille du sommet des assouplissements des sanctions contre l’île castriste, le président américain veut éviter que la question cubaine monopolise les retrouvailles avec ses 33 homologues latino-américains. De son côté Hugo Chavez tente de rassembler ses alliés pour présenter un front uni face aux Etats-Unis.

Avec notre envoyée spéciale à Port d’Espagne, Stefanie Schüler

L'affiche du 5<sup>ème</sup> sommet des Amériques est placardée dans les rues de Port d'Espagne à Trinité et Tobago.(Photo : Reuters)

L'affiche du 5ème sommet des Amériques est placardée dans les rues de Port d'Espagne à Trinité et Tobago.
(Photo : Reuters)

Sur la fameuse photo de famille de ce 5ème sommet des Amériques figureront les présidents de tous les pays du continent américain, sauf un : Cuba. Et cette année encore, l’embargo économique, décrété en 1962 par les Etats-Unis contre l’île castristes, sera le sujet incontournable. L’ensemble des pays latino-américains devrait demander à Barack Obama une réorientation de sa politique cubaine.

Lundi, la Maison Blanche a en effet annoncé la levée des restrictions sur les voyages des Américano-Cubains et sur les transferts d’argent vers l’île. Ainsi, Barack Obama espère éviter que le sujet ternisse ce sommet que son administration veut le plus harmonieux possible.

L’inefficacité de l’embargo

Mais à quelques heures du début de la rencontre, le conseiller présidentiel américain, Jeffrey Davidow, estime que la question de l’embargo va tout de même être soulevée d’une façon ou d’une autre. La gauche latino-américaine va probablement demander la levée pure et simple des sanctions contre Cuba. Tandis que le président brésilien, Lula da Silva, pourrait proposer un processus graduel entre La Havane et Washington.

Aujourd’hui, l’inefficacité de l’embargo, censé renverser le pouvoir castriste, est reconnue par tout le monde. Aux Etats-Unis certains analystes estiment même que l’embargo n’a fait que renforcer le régime cubain.

Uni face aux Etats-Unis

Avec notre correspondante à Caracas, Angèle Savino

De gauche à droite: Evo Morales, Raul Castro et Hugo Chavez au sommet de l'Alba à Cumana au Venezuela.(Photo : Reuters)

De gauche à droite: Evo Morales, Raul Castro et Hugo Chavez au sommet de l'Alba à Cumana au Venezuela.
(Photo : Reuters)

Hugo Chavez a reçu jeudi son homologue cubain Raul Castro et ses autres alliés de l'Alternative bolivarienne des Amériques (Alba), à Cumana sur la côte est du Venezuela. L'objectif du président vénézuélien est de présenter un front uni face aux Etats-Unis, à la veille du sommet des Amériques, dont il s'est engagé à censurer la déclaration finale.

« Cette réunion nous permet d’affiner l’artillerie, avant ledit sommet des Amériques », a déclaré Hugo Chavez, vêtu d’un treillis et coiffé de son béret rouge.

Le président vénézuélien reproche au texte de ne pas dénoncer l’exclusion de Cuba de l’OEA, et ce depuis 1962 dès le début de l’embargo. « Il y a une déclaration qui est difficile à digérer, totalement déplacée, comme si le temps ne s'était pas écoulé », a-t-il estimé.

Messager officiel

De son côté Raul Castro, le grand absent de ce sommet des Amériques, en a profité pour mettre son grain de sel avant de voir ses alliés s’envoler vers Trinité et Tobago : « La liste est longue de tout ce qu'ils nous ont fait et veulent encore continuer à faire avec d'autres », a lancé le chef d’Etat cubain, qui a d’ailleurs souhaité voir disparaître l’OEA.

L’autre question qui domine ce mini-sommet, c’est celle de l’embargo contre Cuba. « Obama a l’obligation morale de réparer le mal causé par les anciens présidents de son pays », a lancé Evo Morales. Le président bolivien a d’ailleurs affirmé avoir un projet de résolution pour la levée d’un embargo que le Nicaraguayen Daniel Ortega a qualifié de génocidaire.

Si cette rencontre urgente des pays de l’Alba est l’occasion idéale d’annoncer une position commune contre la déclaration finale, c’est aussi pour Hugo Chavez, une manière de prendre la vedette du sommet des Amériques : il se présente comme le messager officiel du groupe qui s’affrontera sévèrement à Barack Obama.