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Justice française/Procès Fofana

Une 1ère journée entre provocation et émotion

Article publié le 29/04/2009 Dernière mise à jour le 30/04/2009 à 07:25 TU

Devant la cour d’assises des mineurs de Paris, s’est ouvert le procès de Youssouf Fofana et de ses 26 complices présumés. Membres du « gang des barbares », ils sont accusés d’avoir enlevé, séquestré et torturé à mort, Ilan Halimi, un jeune juif, il y a un peu plus de trois ans. Dès le début de l’audience, Fofana a provoqué la cour.

Le procès du « gang des barbares » et de son chef Youssouf Fofana, accusés d'avoir séquestré et torturé à mort Ilan Halimi, s'est ouvert mercredi 29 avril à Paris.(Photo: Reuters)

Le procès du « gang des barbares » et de son chef Youssouf Fofana, accusés d'avoir séquestré et torturé à mort Ilan Halimi, s'est ouvert mercredi 29 avril à Paris.
(Photo: Reuters)

Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris, Franck Alexandre

Tout le monde s’attendait à ce que Youssouf Fofana se serve de ce procès comme d’une tribune et laisse libre cours à son goût prononcé pour la provocation ; et bien entendu, ce fut le cas.

Lorsqu’il entre dans le box des accusés, Fofana lance un « Allah vaincra », l’index pointé vers le ciel. Le crane rasé, il porte un collier de barbe à la façon des musulmans les plus rigoristes ; il affiche aussi un large sourire.

Face à lui, sur les bancs des parties civiles, Ruth Halimi, la mère d’Ilan, soutient son regard, les mâchoires serrées. Dans le box des accusés, dix-neuf complices de Fofana, Emma, la rabatteuse, les hommes de main, les geôliers, font eux, profil bas.

Fofana lui, va aller encore plus loin dans ses provocations. Lorsque la présidente de la cour d’assises, Nadia Ajjan lui demande son nom, il répond, très content de lui : « Arabs : c’est l’acronyme de ’Africaine révolte armée barbare salafiste’ » ; date de naissance : « 13 février 2006 » ; c’est le jour de la mort d’Ilan Halimi ; lieu de naissance : « Sainte-Geneviève des Bois » ; c’est là où a agonisé Ilan.

Sobrement, la présidente lui précise que ces informations sont erronées, mais dans la salle de la cour d’assises, tout le monde est atterré.

Le procès doit durer dix semaines. Le chef du gang, Yousouf Fofana, encourt la prison à vie.