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Otan / Russie

Rien ne va plus

Article publié le 30/04/2009 Dernière mise à jour le 01/05/2009 à 13:35 TU

L’Otan expulse deux diplomates russes, suite à une affaire d’espionnage, provoquant une réaction d’indignation de la Russie qui elle-même trouve à redire sur ses relations avec l’Alliance atlantique. L’Otan a, par ailleurs, accusé la Russie de violer le cessez-le-feu conclu avec l’Union européenne après le conflit de la Géorgie. La Russie vient en effet de signer un accord avec les deux régions séparatistes géorgiennes d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud pour la surveillance de leurs frontières. La Russie avait justement reconnu l’indépendance de ces deux régions.

James Appathurai, porte-parole de l'OTAN.(Photo : OTAN)

James Appathurai, porte-parole de l'OTAN.
(Photo : OTAN)

Avec notre bureau de Bruxelles

Vassili Chizov et Victor Korchakov pourraient bien avoir été victimes d'une nouvelle détérioration des relations entre l'Otan et la Russie. Ils sont tous les deux membres du corps diplomatique au sein de la délégation russe auprès de l'Otan. Ils vont se voir retirer leurs accréditations au motif d'espionnage et devront donc quitter le siège de l'Otan et la Belgique.

Selon l'ambassadeur russe auprès de l'Otan, Dimitri Rogozin « c'est de la pure provocation » d'autant plus que l'affaire a été révélée via des fuites organisées dans la presse britannique. Il y voit pour sa part, « un acte mal intentionné destiné à torpiller les efforts de rapprochement, voulus par les présidents russe et américain ».

Il faut dire que l'affaire survient à un moment délicat alors que l'Otan vient de reprendre mercredi 29 avril ses relations avec la Russie. La fin de ce gel, entamé l'été dernier lors du conflit avec la Géorgie, est d'ores et déjà menacée par les critiques russes relatives aux manoeuvres planifiées par l'Otan en Géorgie.

De son côté, l'Otan a rétorqué que la prise de contrôle par la Russie des frontières entre les territoires séparatistes abkhazes ou sud-ossètes et le reste de la Géorgie violaient les accords de cessez-le-feu.


Dmitry Rogozin, représentant permanent russe à l'OTAN, lors d'une conférence de presse dans les quartiers généraux de l'Alliance à Bruxelles, le 30 avril 2009.(Photo : Reuters)

Dmitry Rogozin, représentant permanent russe à l'OTAN, lors d'une conférence de presse dans les quartiers généraux de l'Alliance à Bruxelles, le 30 avril 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

L'éclaircie aura été de courte durée. Tous les discours sur la nécessité d'un nouveau départ, après la guerre en Géorgie de l'été dernier, paraissent bien creux aujourd'hui. La Russie ne parle plus de compromis possibles dans la mesure où ils ménageraient ses intérêts.

Elle revient aux fondamentaux de sa politique étrangère : le langage de la force et la pratique du bras de fer. Réaction très vive, mais sans surprise, après l'expulsion de deux de ses diplomates par l'Otan, à Bruxelles. Les autorités russes crient au scandale

De son côté, le président Medvedev répète presque tous les jours que les manœuvres de l'Alliance atlantique prévues à partir de la semaine prochaine en Géorgie sont une provocation grossière. Il accuse l'Otan de vouloir réarmer la Géorgie.