Article publié le 02/05/2009 Dernière mise à jour le 02/05/2009 à 03:37 TU
Avec notre correspondant à Mexico, Patrice Gouy
Au Mexique, même les policiers se protègent. Photo prise à l'occasion d'une manifestation des familles de prisonniers de la prison de Reclusorio Norte, le 1er mai 2009.
( Photo : Daniel Aguilar/Reuters)
Il y a une semaine, le gouvernement annonçait la mort de 68 personnes atteintes du virus d’une grippe porcine. Depuis la valse des chiffres n’a cessé d’évoluer d’abord à la hausse, puis à la baisse.
L'explication de la différence entre les chiffres de l’OMS et ceux du gouvernement réside dans la mauvaise organisation sanitaire du Mexique. Le pays n’a pas investi dans du matériel d’analyse et n’a pas respecté les protocoles sanitaires recommandés de longue date par l’OMS. Résultat, des diagnostics incorrects qui entraînent la mort de nombreux patients et surtout des médecins qui ne savent pas à quel virus ils ont à faire.
L’OMS a réalisé des tests sur toutes les personnes décédées : il n’y en a que 16 atteintes par le virus H1N1. L’épidémie se révèle finalement moins meurtrière et plus circonscrite que celle annoncée. La population, inquiète, respecte à la lettre les recommandations très sévères du gouvernement mais elle se sent manipulée. Elle réclame plus de transparence pour connaître l’étendue réelle de cette épidémie. Les services publics de santé, qui montrent quotidiennement leur incompétence, ont en tous cas, perdu toute crédibilité.
Les chiffres aux Etats-Unis |
avec notre correspondante à Washington, Donaig Le Du 141 cas confirmés dans 19 Etats des Etats-Unis. Ce sont les chiffres du gouvernement américain mais on estime ici que le nombre réel de cas est probablement supérieur, avec vraisemblablement des gens qui n’ont développé que des symptômes mineurs et donc passés inaperçus. Il faut donc s’attendre à ce que de nouveaux cas, très nombreux, soient recensés dans les jours qui viennent, prévient le CDC, le Centre américain de contrôle et de prévention des maladies. Le CDC qui arrive cependant à une conclusion plutôt rassurante : le virus est bien moins virulent qu’on a pu le craindre ces derniers jours, rien à voir avec la grippe espagnole qui a fait des millions de morts en 1918. La vigilance, pourtant, reste de mise, et le principe de précaution est appliqué à la lettre. De nouvelles fermetures d’écoles ont été annoncées. Un avion en provenance de Munich en Allemagne, et qui se dirigeait vers Washington, a fait un atterrissage imprévu à Boston. Une passagère, à bord, se plaignait de symptômes grippaux. |