par RFI
Article publié le 13/05/2009 Dernière mise à jour le 13/05/2009 à 11:41 TU
« Bonjour. je m'appelle Rodrigo Rosenberg Marzano, et malheureusement, si en ce moment vous me voyez et vous lisez mon message, c'est parce que j'ai été assassiné, par Monsieur le président Alvaro Colom ».
Costume sombre, cravate bleue, un micro posé sur la table derrière laquelle il est assis, Rodrigo Rosenberg s'exprime d'une voix ferme. Et cette video a stupéfait les Guatemaltèques parce qu'elle est en effet posthume : l'avocat de 47 ans est mort dimanche, abattu de plusieurs coups de feu.
Selon ses affirmations, enregistrées et laissées par écrit, Rodrigo Rosenberg se sentait menacé parce qu'il était le conseil d'un homme d'affaires, lui-même assassiné avec sa fille en mars dernier après avoir pris ses distances avec une entreprise de blanchiment d'argent sale et de détournement de fonds publics qui serait patronnée par la présidence.
Le gouvernement nie
Ce juriste respecté, père de quatre enfants, ne se contente pas d'accuser le chef de l'Etat, leader de gauche arrivé au pouvoir l'an dernier. Il s'en prend aussi à la Première dame et aux conseillers les plus proches du président.
Le gouvernement d'Alvaro Colom nie toute implication, invite tout organisme extérieur ou pays étranger à venir mener une enquête impartiale, et met cette affaire, qui ne viserait qu'à déchaîner une crise politique, sur le compte d'une criminalité galopante. De fait, le Guatemala est aujourd'hui confronté à un climat de violence et à une vague de meurtres sans précédent.