Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

France

Démantèlement d'un réseau d'immigration clandestine

par  RFI (avec AFP)

Article publié le 13/05/2009 Dernière mise à jour le 13/05/2009 à 06:06 TU

Le ministère de l’Immigration a annoncé mardi le démantèlement d’un réseau de « trafiquants de migrants » en région parisienne. Dix trafiquants présumés, essentiellement iraniens et irakiens sont soupçonnés d’avoir fait passer en neuf mois à travers l’Europe, 150 personnes en situation irrégulière, à l’aide de faux papiers, pour un chiffre d’affaires global estimé à 500 000 euros.

Des migrants clandestins prennent un repas offert par des associations d'aide à Calais. ( Photo : AFP )

Des migrants clandestins prennent un repas offert par des associations d'aide à Calais.
( Photo : AFP )

La lutte contre les filières clandestines constitue l’une des priorités du ministre de l’Immigration Eric Besson, qui a félicité le travail mené par les équipes de l’Ocriest (Office central de répression de l’immigration irrégulière et de l’emploi d’étrangers sans titre), en expliquant qu’il s’agit de « réseaux qui sont extrêmement bien structurés et qui ne sont pas tous sur le territoire français ». Le transfert de fonds n’a pas nécessairement lieu sur le territoire français, « d’où la difficulté des policiers, d’où le non sens du concept de ’’sans but lucratif ‘’», a-t-il ajouté.

Selon Jean-Michel Fauvergue, chef de l’Ocriest, de nombreux éléments font penser que l’on est bien en présence d’un réseau de trafiquants de migrants. : « Le moyen d’acheminement des étrangers en situation irrégulière qui passent par la Turquie, la Grèce et ensuite arrivent jusqu’en France pour être acheminés vers le Royaume uni, vers les pays nordiques ou vers le Canada sont déjà des routines qui sont symptomatiques ».

L’enquête a été lancée en août 2008 et selon les estimations de l’Ocriest les trafiquants ont fait passer 150 personnes. Le prix demandé à chaque migrant était de 1 500 euros pour aller de Calais en Grande-Bretagne en camion, de 3 000 euros de la Grèce vers la France ou de 10 000 euros de la Grèce à l’Irlande.

Munis de faux documents ou de passeports perdus ou volés et maquillés, les clandestins transitaient pour la plupart par le square Villemin (Xe arrondissement de Paris), ou entassés quelquefois dans des conditions inhumaines dans de petits logements en région parisienne. Ils étaient ensuite acheminés vers le nord de la France (Calais et Dunkerque) par la route ou par le train. Ceux qui avaient des passeports « plus élaborés », prenaient l’avion pour l’Irlande avant de revenir en Angleterre, via l’Ecosse.

Les dix trafiquants présumés, - huit Iraniens, un Irakien et un Algérien -, sont en garde à vue. Certains d’entre eux étaient en situation irrégulière. Ils risquent, si les faits sont avérés, 10 ans de prison.