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Chine

Tiananmen, les mémoires d'un cacique du Parti

par  RFI

Article publié le 15/05/2009 Dernière mise à jour le 15/05/2009 à 18:25 TU

A trois semaines du vingtième anniversaire de la répression sanglante de la place Tiananmen à Pékin, Zhao Ziyang, Secrétaire général du Parti communiste chinois (PCC) en 1989, dont la sympathie pour les étudiants protestataires lui a valu la disgrâce, livre sa vision de la tragédie dans des mémoires posthumes publiées à Hong Kong.
L'ancien Secrétaire général du Parti communiste chinois, Zhao Ziyang, en 2003.(Photo : Reuters)

L'ancien Secrétaire général du Parti communiste chinois, Zhao Ziyang, en 2003.
(Photo : Reuters)


Zhao Ziyang est mort en 2005 après plus de 15 ans de résidence surveillée, le temps pour cet ancien cacique du Parti communiste de secrètement enregistrer ses mémoires sur des cassettes et de les transmettre clandestinement à des amis.

Dans cet ouvrage, dont l’Agence France Presse a obtenu des extraits, Zhao Ziyang, décédé à l’âge de 85 ans, décrit ses états d’âme lorsque l’armée se met à tirer sur les étudiants. « La nuit du 3 juin, alors que j’étais assis dans ma cour avec ma famille, j’ai entendu des tirs nourris », écrit-il au sujet de la répression qui allait faire des centaines, voire des milliers de morts.

Zhao Ziyang relate une réunion en mai 1989, lors de laquelle Deng Xiaoping et les hauts responsables du parti décident d’imposer la loi martiale qui préfigurait la répression. « A ce moment j’étais extrêmement fâché, assure Zhao Ziyang dans ses mémoires, je me suis dis que quoi qu’il arrive, je refuserai de devenir le secrétaire général d’un parti qui avait appelé l’armée pour réprimer les étudiants ».

Zhao Ziyang a été vu pour la dernière fois en public le 19 mai 1989, lorsqu’il est allé place Tiananmen parler aux étudiants, les implorants, en larmes, de rentrer chez eux. Le lendemain, la loi martiale était proclamée.