par RFI
Article publié le 16/05/2009 Dernière mise à jour le 16/05/2009 à 21:51 TU
L'Algérien Lakhdar Boumedienne, 42 ans, ex-détenu de Guantanamo innocenté par la justice américaine.
(Photo: DR)
Lakhdar Boumediene est arrêté fin 2001, peu après les attentats du 11 septembre. Il travaille alors pour le croissant rouge à Sarajevo, en Bosnie. Il est soupçonné, avec 5 autres Algériens, d'avoir préparé un attentat contre l'ambassade américaine. Lakhdar Boumediene est rapidement innocenté par la police bosniaque, mais il est malgré tout remis aux autorités américaines et envoyé à Guantanamo. La base américaine reçoit alors ses tous premiers détenus.
Quelques semaines plus tard, le nom de Lakhdar Boumediene est cité par George Bush dans son discours à la nation : le président américain le présente comme un membre d'une cellule terroriste. Mais il ne sera jamais inculpé.
Après plus de 5 années passées en détention, Boumediene entame une grève de la faim. Il veut protester contre les mauvais traitements et l'absence de justice. Il est depuis, nourri de force par un tuyau introduit dans son nez.
En 2008, quand la Cour suprême américaine autorise les détenus de Guantanamo à saisir la justice fédérale, la décision est rendue sous le nom d'arrêt Bush contre Boumediene.
Lakhdar Boumediene est ensuite le premier détenu de Guantanamo disculpé par un juge américain. C'était il y a 6 mois.
Responsable de la coordination Etats-Unis pour Amnesty International France
« Ce sont des destins tragiques et la situation juridique est très complexe pour ces prisonniers ».
Un des avocats américains qui suit Lakhdar Boumediene depuis l'été 2004
« Il était très enthousiaste d’être libéré, il est très heureux, Il menait une grève de la faim depuis le 25 décembre 2006, il y a quelques jours, en la présence du représentant de l’ambassade de France à Washington, il a recommencé à s’alimenter ».
Le sort des autres détenus de Guantanamo |
Il reste aujourd’hui 240 détenus sur la base américaine de Guantanamo, et leur avenir relève plus que jamais du casse-tête pour l’administration Obama. Une petite partie d’entre eux sont appelés à être jugés par les commissions militaires dont la version réaménagée sera donc remise en service dans les mois à venir.
La question évidemment est de savoir où les enfermer après la fermeture de Guantanamo. Au Congrès, la levée de boucliers est générale contre la création d’une prison sur le sol américain. Reste enfin ceux qui sont innocentés, et donc libérables.
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A écouter
« Je l'attends avec impatience, c’est de la joie, cela fait 7 ans de torture on ne sait même pas ce qu'il a subi, c' est un cauchemar pour sa femme et ses enfants,».
16/05/2009