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Guinée

Les avocats dénoncent une justice parallèle

par  RFI

Article publié le 18/05/2009 Dernière mise à jour le 18/05/2009 à 17:21 TU

Les avocats guinéens sont sur le sentier de la grève. Ils dénoncent l'immixtion de la junte dans le fonctionnement de la justice. Selon eux, les militaires ont mis en place une justice parallèle à travers notamment le secrétariat d'Etat chargé des conflits. Les avocats dénoncent aussi les arrestations arbitraires, les menaces et les exécutions.

Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir depuis le 23 décembre 2008.(Photo: AFP)

Moussa Dadis Camara, le chef de la junte au pouvoir depuis le 23 décembre 2008.
(Photo: AFP)


Qui rend la justice en Guinée ? C'est la question que posent les avocats inscrits au barreau de Conakry. Selon eux, le président Moussa Dadis Camara a mis en place une justice parallèle qui siège au camp Alpha Yaya Diallo (siège de la junte) et ne respecte aucune procédure.

« Le secrétariat d'Etat chargé des conflits, créé par la junte, convoque les juges, les avocats, exige la réouverture d'affaires parfois vieilles de plusieurs années, casse des jugements sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit », explique un avocat guinéen. « Il suffit, continue-t-il, d'aller se plaindre auprès des militaires d'un jugement rendu sur l'ère Conté pour obtenir aussitôt une décision favorable ». Il en résulte, dénonce l'ordre des avocats, « de pseudo procès, retransmis sous forme de shows télévisés, qui n'offrent aucune possibilité de recours ».

Mais il y a pire, les arrestations arbitraires sont devenues monnaie courante. Un exemple : depuis quarante sept jours, Mouctar Baldé, le numéro deux de la Commission des audits, est en résidence surveillée après avoir été accusé de corruption par un membre de son équipe. Ni enquête, ni jugement. Depuis quarante sept jours, Mouctar Baldé attend de savoir ce qu'on lui reproche exactement.

Un cas qui résume parfaitement ce qu'est devenue la justice en Guinée. « Une affaire de militaires qui tranchent comme bon leur semble », selon les mots d'un avocat.