par RFI
Article publié le 18/05/2009 Dernière mise à jour le 18/05/2009 à 17:21 TU
« Le secrétariat d'Etat chargé des conflits, créé par la junte, convoque les juges, les avocats, exige la réouverture d'affaires parfois vieilles de plusieurs années, casse des jugements sans que personne ne puisse dire quoi que ce soit », explique un avocat guinéen. « Il suffit, continue-t-il, d'aller se plaindre auprès des militaires d'un jugement rendu sur l'ère Conté pour obtenir aussitôt une décision favorable ». Il en résulte, dénonce l'ordre des avocats, « de pseudo procès, retransmis sous forme de shows télévisés, qui n'offrent aucune possibilité de recours ».
Mais il y a pire, les arrestations arbitraires sont devenues monnaie courante. Un exemple : depuis quarante sept jours, Mouctar Baldé, le numéro deux de la Commission des audits, est en résidence surveillée après avoir été accusé de corruption par un membre de son équipe. Ni enquête, ni jugement. Depuis quarante sept jours, Mouctar Baldé attend de savoir ce qu'on lui reproche exactement.
Un cas qui résume parfaitement ce qu'est devenue la justice en Guinée. « Une affaire de militaires qui tranchent comme bon leur semble », selon les mots d'un avocat.