par Mounia Daoudi
Article publié le 18/05/2009 Dernière mise à jour le 18/05/2009 à 19:48 TU
Le président Luis Inacio Lula Da Silva est en Chine jusqu’au 20 avril pour une visite d’Etat centrée sur les échanges commerciaux entre ces deux grands pays émergents. Le chef d’Etat brésilien, qui devait s’entretenir dès lundi soir avec son homologue Hu Jintao, va également chercher à promouvoir l’idée d’un nouvel ordre économique mondial où le groupe des BRIC, des grands pays émergents que sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, pourra jouer un rôle de premier plan.
Le président brésilien, Luis Inacio Lula Da Silva (G) et sa femme Marisa à leur arrivée à l'aéroport de Pékin, en Chine, le 18 mai 2009.
(Photo : Reuters)
Avant d’entamer sa tournée qui, après l’Arabie Saoudite et la Chine, va également le mener en Turquie, Luis Inacio Lula Da Silva avait estimé qu’il s’agissait de l’un des déplacements les « plus importants de ses deux mandats » à la tête du pays. Le volet chinois de ce voyage a même été présenté comme crucial pour l’économie du Brésil. Et pour cause, Pékin est devenu en avril dernier le premier partenaire commercial du pays, devant les Etats-Unis. Un mois auparavant la Chine était déjà devenue le premier importateur des biens brésiliens.
Cette nouvelle donne tient certes à la forte contraction du commerce américain directement liée à la crise économique et financière qui plombe la croissance mondiale. Un phénomène qui n’épargne d’ailleurs pas les pays de l’Union européenne dans leurs rapports avec le Brésil. Mais elle traduit surtout une hausse importante et continue des achats de la Chine. Les exportations du Brésil vers ce pays ont ainsi, en valeur, été multipliées par quinze en moins de dix ans, entre 2000 et 2008. Et elles ont progressé de 75% depuis 2007. A l’inverse, pour la Chine, les échanges avec le Brésil ne représentent encore que 1% du commerce extérieur du géant asiatique.
Les échanges commerciaux en monnaie locale
C’est donc d’abord pour dynamiser encore plus les relations commerciales entre les deux pays que le président Lula se rend en Chine à la tête d’une importante délégation de quelque 240 hommes d’affaires. Son objectif, promouvoir les intérêts du Brésil dans des domaines aussi variés que l’énergie, l’aéronautique ou l’agro-alimentaire. La compagnie nationale pétrolière Petrobras a d’ailleurs d’ores et déjà fait part de son intérêt pour l'exploration en eaux profondes en Chine. L'avionneur Embraer espère vendre à Pékin 25 appareils et plusieurs grands groupes agro-alimentaires ont bien l’intention de promouvoir la vente de viandes bovine, porcine et aviaire. De son côté la Chine, qui cherche à diversifier ses sources d'approvisionnement en matières premières, n'a pas caché son souhait de développer les échanges dans ce secteur.
Mais le président Lula doit surtout évoquer avec son homologue Hu Jintao le «nouvel ordre économique » qu’il appelle de ses vœux et pour lequel il souhaite voir les pays émergents jouer un rôle de premier plan. La crise a en effet considérablement changé la donne à ses yeux. La réforme de l’ordre financier international tout comme la promotion du rôle des grands pays en développement –au premier rang desquels le groupe des BRIC (Brésil, Russie, Inde et Chine)-- devraient donc être à l’ordre du jour des discussions entre les deux chefs d’Etat. Parmi les propositions qui seront évoquées, celle de libeller les échanges commerciaux dans les monnaies locales, ce qui permettrait de contourner le dollar. Cette initiative avait été évoquée en avril dernier à Londres, lors du sommet du G20. Le Brésil l’avait déjà mise en application, dès le 1er janvier 2009, avec l'Argentine, qui après la Chine et les Etats-Unis est son troisième partenaire commercial.
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