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Togo

Kpatcha au secret depuis plus d’un mois

par  RFI

Article publié le 19/05/2009 Dernière mise à jour le 19/05/2009 à 21:56 TU

Le demi-frère du président Faure Gnassingbé, Kpatcha Gnassingbé, le 13 avril 2009, avant son arrestation.(Photo : Reuters)

Le demi-frère du président Faure Gnassingbé, Kpatcha Gnassingbé, le 13 avril 2009, avant son arrestation.
(Photo : Reuters)

Du côté des autorités togolaises,  c'est toujours le même mutisme, au sujet de Kpatcha Gnassingbé, arrêté le 15 avril au matin à Lomé. Au gouvernement, on explique qu'il n'est pas question d'interférer dans une procédure judiciaire. Le procureur préfère, dit-il, « faire son travail et protéger le secret de l'instruction ». Il précise simplement que 30 personnes (des civils et des militaires) ont été arrêtées mais refuse d'en rendre la liste publique. Le président Faure Gnassingbé vient de procéder à un léger remaniement gouvernemental et à des changements dans les commandements de l’armée nationale.

Aujourd'hui, un mois après leur arrestation, on ne sait toujours pas où sont gardés les deux frères du chef de l'Etat : Kpatcha Gnassingbé et Essolizam Gnassingbé. Aucun avocat ne s'est fait connaître. Kpatcha, lui-même, aurait refusé tout appui juridique à en croire ses proches. Il considère sans doute que c'est une affaire plus familiale que politique.

Quant aux militaires soupçonnés d'avoir participé à ce complot présumé, ils ont été mis aux arrêts et sont à la disposition de leurs corps respectifs. D'après des informations concordantes, certains n'auraient pas été présentés à la justice. Ils sont soumis à un statut particulier. Ils sont, eux aussi, détenus dans des lieux tenus secrets.

L'opposition réclame un débat parlementaire sur le respect des procédures et la levée de l'immunité parlementaire de Kpatcha Gnassingbé qui est député du Rassemblement du peuple togolais (RPT) de la Kozah, au nord du pays. Du côté du pouvoir, on s'interroge sur cette « générosité étonnante » de l'opposition quant au sort réservé à un présumé putschiste.

Faure Gnassingbé réaménage l'armée

Dans ce contexte, le chef de l'Etat togolais a procédé, dimanche 17 mai, à un léger remaniement du gouvernement avec l’arrivée du patron des Force armées togolaises (FAT), le général Zakari Nandja, qui dirigera le ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique villageoise, avec rang de ministre d'Etat. Par ailleurs, des nominations sont intervenues dans l’armée. 

Du côté de la présidence, on évoque « un réaménagement politique et militaire ». Un réaménagement ou plutôt « le début d'un grand ménage », ironise un ancien ministre qui explique que le président Faure Gnassingbé a choisi de placer des hommes à lui aux postes stratégiques : « des gens sûrs aux postes sûrs ».

Le général Bérena pourtant promu par le président Faure Gnassingbé en 2006 est le premier à en faire les frais. Chef d'état- major de l'armée de terre, c'était un homme puissant. On le disait proche de Kpatcha Gnassingbé, le voila écarté au profit du colonel Wiyao Balli. Cet ancien aide de camp du général Eyadema est un homme apprécié pour sa loyauté envers le chef de l'Etat. Il était jusqu'à présent le patron des bérets verts de la garde présidentielle.

Autre nomination : celle du général de brigade Essofa Ayéva chef d'Etat major général des FAT, les forces armées togolaises. Il remplace Zakari Nandja qui a été nommé ministre d'Etat. Le général Essofa Ayéva était directeur de cabinet du chef de l'Etat.

Selon une source gouvernementale, le message est clair : « il y a désormais un seul maître à bord pour gérer l'héritage du général Eyadema. Que tous ceux qui ne soutiennent pas le président Faure Gnasssingbé se le tiennent pour dit ».