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Mali/Guinée/Trafic de drogue

Extradition d'un important trafiquant de cocaïne

par Christophe Champin

Article publié le 21/05/2009 Dernière mise à jour le 28/05/2009 à 22:08 TU

Andréa Tsakiris le financier présumé d'un vaste trafic de cocaïne a été arrêté fin mars 2009 à Bamako.(Photo : DR)

Andréa Tsakiris le financier présumé d'un vaste trafic de cocaïne a été arrêté fin mars 2009 à Bamako.
(Photo : DR)

Le Mali a extradé, jeudi 28 mai, vers la France un important trafiquant présumé de cocaïne. L'homme de nationalité grecque et française était visé par un mandat international de la justice française. Aujourd'hui, les informations recueillies par RFI révèlent qu'il serait le financier d'un vaste réseau entre la Grèce et la Guinée Conakry, couvert par des officiels guinéens de l’ancien régime du président Conté.

Tout commence le 7 février 2008, lorsque le navire militaire français Le Tonnerre intercepte au large de Conakry le Junior, un cargo transportant 3,2 tonnes de cocaïne. Le navire battant pavillon panaméen est ensuite escorté vers le port français de Brest. Et son équipage est remis à la justice.

Le capitaine et le chef mécanicien sont grecs. Parmi les autres prévenus, il y a six Sierra-léonais et un Bissau-guinéen. Les premiers éléments de l'enquête montrent que le navire a d'abord quitté les côtes de la Sierra-Leone pour se rendre au Brésil et charger sa cargaison à partir d'un autre bateau avant de repartir vers la Guinée.  

D'après la commission rogatoire du juge français, c'est un important réseau de narcotrafiquants dont les têtes sont des Grecs basés en Guinée et au Sénégal qui a été mis au jour. A l'époque des faits, plusieurs des personnages clés de cette affaire, dont un certain Andrea Tsakiris, de nationalité franco-grecque, ont pignon sur rue à Conakry.

Protections hauts placées

Agissant sous couvert de sociétés d'import-export, il est le financier présumé, et vraisemblablement le cerveau de l'opération. Selon des sources policières maliennes, il était protégé par de hauts responsables guinéens. Mais à la mort du président Conté, le 24 décembre 2008, Andrea Tsakiris s'enfuit vers le Mali, grâce à des complices ressortissants de ce pays.

Il espérait sans doute y être en sécurité. Mais fin mars dernier, il est arrêté par les hommes de la brigade de recherche et d'investigation de Bamako. Lors de l'interpellation, raconte un policier, « il se trouvait dans une villa cossue en compagnie d'un grand féticheur censé le protéger contre les arrestations ».

Depuis, le démantèlement du réseau se poursuit. Un autre de ses comparses grecs, soupçonné d’avoir recruté l’équipage du Junior a  été interpellé dans la capitale guinéenne.