Article publié le 23/05/2009 Dernière mise à jour le 23/05/2009 à 05:13 TU
Avec notre correspondant à Séoul, Thomas Ollivier
Roh Moo-hyun, s’il a terminé son mandat en février 2008 avec une cote de popularité très faible, est un président qui a suscité d’énormes espoirs et de grandes déceptions. Avocat, issu d’une famille pauvre, c’est un défenseur des droits de l’homme et un promoteur actif de la fin de la dictature dans les années 80. Pendant les grandes manifestations pro-démocratiques, il tâte même brièvement de la prison. Parti en position de challenger lors de la présidentielle de 2003, il l’emporte finalement grâce au soutien massif des jeunes et des progressistes.
Pendant sa présidence, il poursuit la politique de réconciliation avec la Corée du Nord initiée par son prédécesseur et tente de s’éloigner de l’influence américaine. Mais il est vite taxé d’incompétence, notamment sur l’économie et les relations internationales. Un an après son élection, le Parlement vote une procédure d’empêchement, prétextant des enfreintes aux lois électorales. Cela déclenche de grandes manifestations de soutien populaires en sa faveur, et deux mois plus tard, la Cour constitutionnelle le rétablira dans ses fonctions.
Des rumeurs de suicide
L’ancien chef de cabinet de Roh Moo-hyun affirme que ce dernier se serait suicidé et aurait laissé une note d'adieu. Roh a sans cesse affirmé qu’un de ses objectifs en tant que président était la lutte contre la corruption. Mais son mandat a été entaché par de nombreuses affaires, touchant son cercle d’intime.
Plus récemment, la justice enquête à propos de plusieurs millions de dollars de pots-de-vin qu’elle soupçonne sa femme et son fils d’avoir accepté. Les enquêteurs hésitaient à lancer un mandat d’arrêt contre lui, ce qui expliquerait peut-être un geste désespéré. Mais encore une fois, il est encore trop tôt pour l’affirmer et il convient de rester prudent sur ce sujet.