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Burundi

Des policiers tirent sur des scouts

par  RFI

Article publié le 24/05/2009 Dernière mise à jour le 24/05/2009 à 17:15 TU

Le zèle d’un fonctionnaire et la méprise d’une unité de police font un mort et plusieurs blessés parmi des scouts réunis, le 21 mai, à Kayogoro dans le sud du pays. Les élèves scouts qui faisaient leurs vœux dans un bois avaient été surpris par des policiers qui ont ouvert le feu. Les forces de l’ordre auraient pris les scouts pour un groupe de rebelles préparant un mauvais coup.    

Le logo de l'Association des scouts du Burundi. (Photo : DR)

Le logo de l'Association des scouts du Burundi.
(Photo : DR)

Jeudi, à Kayogoro à quelque deux cents kilomètres au sud de Bujumbura, une trentaine de lycéens, tous des scouts, sont rassemblés dans une petite forêt proche de leur école où ils préparent la cérémonie de Promesse, une sorte de rite initiatique de leur mouvement.

Tout à coup, le véhicule de l’administrateur de Kayogoro arrive en trombe. Des policiers sautent à terre et se mettent à tirer dans le tas. Bilan : trois blessés dont un qui va succomber à ses blessures vendredi soir.

Dans un premier temps, le porte-parole de la police burundaise, Pierre Chanel Ntarabaganyi, donne une toute autre version des faits : « la police s’est approchée d’un groupe de gens qui les voit à quelques centaines de mètres et qui leur tire dessus ».

Mais le Burundi est sous le choc. Le drame de Kayogoro fait la une de tous les médias. La société civile et l’Eglise catholique montent au créneau pour tenter de rétablir la vérité, une version confirmée par le gouverneur de la province de Makamba en personne, Térence Ntahiraja : « La police, est arrivée sur le terrain, immédiatement elle a tiré et il y a eu trois blessés et les autres gamins ont couru. Nous avons constaté que ce sont des personnes qui ne font pas de mal mais seulement des scouts ».

Depuis la police est revenue sur ses déclarations de vendredi : « ce que j’ai rapporté, c’est ce qui m’avait été dit par le procureur provincial de Makamba. Nous avons vu que les policiers ont trempé dans ce dossier ».

Malgré ces déclarations, les policiers responsables de ce drame sont toujours en liberté.