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Corée du Nord

Echec des négociations à six

par Nicolas Vescovacci (avec AFP)

Article publié le 25/05/2009 Dernière mise à jour le 25/05/2009 à 17:23 TU

Les négociations sur le nucléaire nord-coréen, enlisées depuis des mois et franchement compromises après l'essai nucléaire annoncé lundi par Pyongyang, n'ont jamais permis d'obtenir le renoncement total de Pyongyang à ses ambitions atomiques. Ces laborieuses discussions à six pays (Corée du Nord, Corée du Sud, Etats-Unis, Chine, Japon, Russie) sous l'égide de Pékin, qui ont débuté en août 2003, visent à faire renoncer le régime communiste à ses ambitions atomiques en échange d'une aide énergétique. Il s'agissait alors de résoudre la crise provoquée par la décision de Pyongyang, fin 2002, de reprendre son programme nucléaire en violation d'un accord conclu avec les Etats-Unis huit ans plus tôt.

La Corée du Nord est entrée le 9 octobre 2006 dans le cercle restreint des puissances atomiques militaires en procédant à un test nucléaire, bafouant un engagement passé en septembre 2005 avec ses partenaires de négociation par lequel elle acceptait d'abandonner ses visées nucléaires. Un accord a finalement été arraché le 13 février 2007 sur l'engagement du Nord à désactiver puis démanteler ses installations atomiques contre une aide d'un million de tonnes équivalent-pétrole, vitale pour ce pays de 23 millions d'habitants souffrant de pénuries chroniques.

Le processus semblait bien engagé depuis la désactivation du site de Yongbyon, en juillet 2007, et la démolition de sa tour de refroidissement en juin 2008. Mais les tractations achoppent depuis plusieurs mois sur les modalités de vérification de la dénucléarisation.

Les autorités américaines exigent que Pyongyang accepte un mécanisme complet de vérification, avec notamment le prélèvement d'échantillons sur ses sites nucléaires. Mais les Nord-Coréens ont affirmé que le processus ne prévoyait que des visites d'experts internationaux, la consultation de documents et des entretiens avec des techniciens nord-coréens. Ces discussions sont aujourd'hui rompues, Pyongyang ayant annoncé fin avril la reprise de ses activités nucléaires en réaction à des sanctions onusiennes.

Le Conseil de sécurité a en effet condamné le 14 avril la Corée communiste pour avoir procédé le 5 avril à un tir de fusée, alors qu'une résolution de l'ONU du 17 octobre 2006 lui interdisait tout essai nucléaire ou tir de missile. En représailles, le Nord a annoncé son retrait des négociations à six, l'arrêt de sa coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et la réactivation de ses installations nucléaires. Selon des experts, il semble peu probable que la Corée du Nord renonce in fine à l'arme suprême, seule dissuasion dont elle dispose pour faire pression sur ses partenaires.