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Liban

Nasrallah contre-attaque les accusations du «Spiegel»

par  RFI

Article publié le 26/05/2009 Dernière mise à jour le 26/05/2009 à 06:36 TU

Le Hezbollah est très remonté après les affirmations de l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Un article laisse entendre que le mouvement chiite est impliqué dans l'assassinat en 2005 de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri. Lundi, le chef du mouvement islamiste Hassan Nasrallah a qualifié l’article de « très très très dangereux », estimant qu'Israël en était à l'origine.
Des milliers de partisans de Hassan Nasrallah étaient rassemblés dans la banlieue de Beyrouth, lundi 25 mai, pour fêter le 9ème anniversaire du retrait israélien du sud du Liban.(Photo : Reuters)

Des milliers de partisans de Hassan Nasrallah étaient rassemblés dans la banlieue de Beyrouth, lundi 25 mai, pour fêter le 9ème anniversaire du retrait israélien du sud du Liban.
(Photo : Reuters)

« L'article de Der Spiegel est très, très très dangereux. Il ne s'agit pas d'une simple information de presse que nous n'allons pas commenter », a déclaré le chef du parti chiite Hezbollah, Hassan Nasrallah, lundi soir, devant des milliers de partisans rassemblés dans la banlieue sud de Beyrouth à l'occasion du 9ème anniversaire du retrait israélien du sud du Liban, après 22 ans d'occupation.

L’hebdomadaire allemand a publié, samedi 23 mai, les résultats d’une enquête menée par le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), accusant le Hezbollah d’avoir joué un rôle clé dans l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais. « Ce ne sont pas les Syriens, mais les forces spéciales de l’organisation chiite libanaise Hezbollah qui ont planifié et exécuté l’attentat », écrit le Spiegel. L’attentat à l’explosif à Beyrouth, le 14 février 2005 contre le véhicule de Rafic Hariri avait tué 22 personnes.

Nasrallah accuse Israël d'être derrière l'article

Le chef de la diplomatie israélienne a vivement réagit après la publication de l’article du Spiegel. Il a appelé, dimanche, la communauté internationale à lancer un mandat d’arrêt international contre le chef du Hezbollah « et si ce n’est le cas, il devrait être arrêté par la contrainte. Ces révélations du Spiegel devraient inquiéter toute la communauté internationale ».

A deux semaines des législatives, les Libanais se méfient de possibles déstabilisations. Plusieurs hommes politiques ont dénoncé dans la presse libanaise une tentative « d’intoxication » à l'approche des élections. Le Hezbollah a qualifié les informations du Spiegel « d’affabulations qui ont pour objectif d’influencer la campagne ». Les législatives du 7 juin pourraient être remportées par le puissant parti chiite, allié de la Syrie et de l'Iran.

Un an après les affrontements sanglants entre sunnites et chiites au Liban, la mise en cause de l’hebdomadaire allemand a eut l’effet d’une bombe à Beyrouth, et pourrait provoquer un regain de violences entre les deux communautés, l’une menée par le Hezbollah et l’autre par la majorité anti-syrienne, avec à la tête Saad Hariri, fils du dirigeant assassiné. « Si le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) confirme le contenu de l'article, on pourrait être confronté à une guerre civile », affirme Paul Salem, directeur du centre Carnegie pour le Moyen-Orient.

L'article est disponible en ligne sur les pages anglophones du site du Spiegel (http://www.spiegel.de/international/world/0,1518,626412,00.html)