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République centrafricaine / UE

Le représentant de la Commission européenne déclaré persona non grata

par  RFI

Article publié le 29/05/2009 Dernière mise à jour le 29/05/2009 à 21:56 TU

Le représentant de la Commission européenne à Bangui, Jean-Claude Esmieu, qui s'apprêtait à finir son mandat le 18 juin, est prié de quitter la Centrafrique prématurément, avant la fin du mois, c'est-à-dire dimanche prochain. Le gouvernement centrafricain a demandé à Bruxelles son rappel mais, pour le moment, des discussions sont encore en cours entre le gouvernement centrafricain et les autorités politiques de Bruxelles. Bangui lui reproche d'avoir prononcé des discours « peu conformes » à l'exercice de la diplomatie.

Les drapeaux de La République centrafricaine et de l'Union européenne.

Les drapeaux de La République centrafricaine et de l'Union européenne.

A l'origine de ce coup de sang : le dernier discours de l'ambassadeur européen lors de la fête de l'Europe le 9 mai dernier. Jean-Claude Esmieu avait notamment déclaré : « J'ai vu des décisions courageuses mais j'ai aussi vu des positions et actions peu conformes avec la morale internationale ou aux aspirations et principes de l’Union européenne ».

Il avait évoqué les tentacules de la corruption, les barrages illégaux sur les routes ou encore le phénomène de la sorcellerie. Dans une lettre adressée à la Commission européenne de Bruxelles, le ministre des Affaires étrangères centrafricain a donc demandé le départ du diplomate. « Il a dérapéil doit partir », affirme un ministre.

Pour Bangui, il s'agit de préserver l'excellence de ses relations avec Bruxelles, mais une source diplomatique occidentale assure que c'est plutôt le meilleur moyen d'ouvrir une crise avec l'Union européenne.

Pourtant, depuis l'arrivée au pouvoir du général Bozizé, l'Europe finance une bonne partie des projets de développement, apporte plus d'un tiers de l'aide des bailleurs de fonds. Et le pays, qui a tant de mal à faire rentrer des recettes dans ses caisses, est sous perfusion internationale, notamment pour payer ses fonctionnaires.

Bangui a déjà expulsé en décembre dernier le représentant des Nations unies. Ibrahima Djibo, un diplomate burkinabé, avait eu le malheur d'évoquer la rupture entre l'Etat centrafricain et ses populations.