par RFI
Article publié le 31/05/2009 Dernière mise à jour le 31/05/2009 à 16:19 TU
Les funérailles nationales en l'honneur de l'ancien président Gaafar al-Nimeiri, qui est mort ce samedi à l'âge de 79 ans, se sont déroulées ce dimanche à Omdurman, la ville jumelle de la capitale Khartoum. Pour l'actuel chef de l'Etat, Omar el-Béchir présent aux obsèques, al-Nimeiri restera dans les annales pour avoir introduit la charia au Soudan qui s'applique toujours dans le nord du pays.
Les funérailles de l'ex-président soudanais Gaafar al-Nimeiri, au pouvoir de 1969 à 1985, ont eu lieu dimanche à Omdurman, ville jumelle de Khartoum, le 31 mai 2009.
(Photo : AFP)
Gaafar al-Nimeiri a commencé par être un homme de paix. C’est lui qui, en 1972, a mis un terme à la guerre civile qui déchirait le Soudan depuis l’indépendance en 1956. Mais ce militaire arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1969 a aussi été un homme de guerre. Il a semé les graines de la reprise de la guerre civile en redessinant, à la fin des années 1970, la carte du Sud-Soudan.
« Rien de mieux qu’une bonne petite guerre civile pour faire oublier les méfaits de la crise économique » pensait-on à l’époque à Khartoum. Mais la « petite guerre » s’est vite avérée être une « grande guerre » qui n’a fait qu’aggraver la crise. Une crise qui a poussé le président Nimeiry à donner de plus en plus de pouvoir à ses alliés islamistes dont Hassan el-Tourabi qui était ministre de la Justice. Sous l’impulsion de ce dernier, le Soudan a adopté la charia islamique augmentant ainsi la fracture avec le Sud animiste et chrétien.
La guerre au sud s’est transformée en Djihad et les milices des Janjawids, aujourd’hui connues pour leurs exactions au Darfour, ont été lancées contre les sudistes. Cette guerre sans fin et la hausse effrénée des prix ont eu raison de Nimeiri qui a été renversé en 1985 par un coup d’Etat.