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Russie / Sénégal

Les 14 meurtriers de Samba Lampsar Sall devant leurs juges

Article publié le 01/06/2009 Dernière mise à jour le 02/06/2009 à 10:48 TU

Le procès de Samba Lampsar Sall, cet étudiant sénégalais lâchement assassiné le 7 avril 2006, en Russie, s’est ouvert ce lundi à Saint-Pétersbourg, en présence de la mère de la victime et de représentants de l'ambassade du Sénégal. Les autorités russes semblent décidées à faire du procès un exemple pour enrayer la vague de criminalité qui affecte l’image du pays.

A Dakar comme à Saint-Pétersbourg sur cette photo du 11 avril 2006, des manifestants ont dénoncé le meurtre raciste de Samba Lampsar Sall et ont réclamé aux autorités russes de meilleures conditions de sécurité pour les étudiants étrangers.(Photo : AFP)

A Dakar comme à Saint-Pétersbourg sur cette photo du 11 avril 2006, des manifestants ont dénoncé le meurtre raciste de Samba Lampsar Sall et ont réclamé aux autorités russes de meilleures conditions de sécurité pour les étudiants étrangers.
(Photo : AFP)

Avec notre correspondant à Moscou, Alexandre Billette

Il sortait d’une boîte de nuit avec des amis africains. Samba Lampsar Sall a été atteint d’une balle en pleine tête, tirée par un membre d’un gang de skinheads. L’arme utilisée portait une croix gammée, elle a été retrouvée peu après par les policiers. Les faits remontent à avril 2006.

Lundi, le procès s’est ouvert à Saint-Pétersbourg en présence de la mère de l’étudiant, venue du Sénégal à l’invitation des autorités russes.

Fatou Sall, mère de Samba

« Quand on tue votre enfant, que vous retournez sur les lieux du crime, que vous êtes face aux coupables, ce n’est pas facile de regarder des jeunes qui ont le même âge que votre enfant ».

02/06/2009 par Cyril Bensimon

Présents également, des membres de l’ambassade du Sénégal à Moscou. Le Sénégal s’est constitué partie civile.

Dans le box des accusés, quatorze jeunes skinheads, dont celui qui aurait porté le coup mortel et qui plaide non coupable. Le chef du gang impliqué a été tué par les policiers qui tentaient de l’arrêter. Visiblement l’Etat russe veut profiter de ce procès pour montrer qu’il punit sévèrement le racisme.

Dans la réalité les choses sont bien différentes. En 2008, plus de cent meurtres à caractère raciste ont été officiellement recensés par les autorités.

Gabriel Kotchofa

Président de l'Association des étudiants étrangers en Russie

« Si on reconnaît, lors du procès, que les coupables ont commis un crime raciste, ce sera une victoire pour nous Africains, si au contraire on trouve des arguments aux assassins pour les libérer, alors ce sera un coup de poignard pour la démocratie russe et pour tous les étrangers du pays ».

02/06/2009 par Cyril Bensimon