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Kazakhstan

Vaste escroquerie autour de l’ex-patron du nucléaire

Article publié le 02/06/2009 Dernière mise à jour le 02/06/2009 à 10:53 TU

Jamilya Djakichev, la femme de Moukhtar Djakichev, lors d'une conférence de presse à Almaty, le 1er juin. Les familles des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire accusent les autorités de retenir leurs proches dans des lieux tenus secrets.

Jamilya Djakichev, la femme de Moukhtar Djakichev, lors d'une conférence de presse à Almaty, le 1er juin. Les familles des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire accusent les autorités de retenir leurs proches dans des lieux tenus secrets.

L’ex-patron de la société nucléaire kazakhe Kazatomprom est soupçonné d’avoir pris possession illégalement de 60% des mines d’uranium du pays, et ce via un vaste réseau de sociétés offshore. Moukhtar Djakichev aurait réussi à prendre entre 2004 et 2006, sans que personne ne s’en aperçoive, le contrôle d'environ 200 000 tonnes de réserve d'uranium, pour une valeur d'une dizaine de milliards de dollars. Le patron de la société a finalement été découvert et arrêté avec plusieurs autres ex-responsables, à la fin du mois dernier. 

Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté

Comment Moukhtar Djakichev, 45 ans, à la tête de Kazatomprom depuis onze ans, a-t-il pu mettre illégalement dans son escarcelle 60% des mines d’uranium du pays via des sociétés offshore ? La société nationale Kazakhe, bientôt la plus importante du monde, est directement sous le contrôle de l’autoritaire chef de l’Etat Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 20 ans.

L’uranium, avec le pétrole, est un des fers de lance de l’économie de l’immense République et un de ses atouts majeurs pour défendre son indépendance alors qu’elle se trouve au cœur des convoitises russes, chinoises et occidentales.

Une arrestation politique ?

Pour certains observateurs de l’opaque vie politique kazakhe, l’accusation est peut-être politiquement motivée. Moukhtar Djakichev a le tort de compter parmi ses amis le banquier Moukhtar Abliazov, le dernier oligarque qui osait soutenir l’opposition et qui a dû en début d’année fuir le pays.

Le KNB (Les services de sécurité du Kazakhstan, ex-KGB), lui, affirme qu’Abliazov a aidé l’ancien patron de Kazatomprom à monter son réseau de sociétés offshore pour prendre possession de l’uranium du pays.