Article publié le 02/06/2009 Dernière mise à jour le 02/06/2009 à 10:53 TU
Jamilya Djakichev, la femme de Moukhtar Djakichev, lors d'une conférence de presse à Almaty, le 1er juin. Les familles des personnes arrêtées dans le cadre de cette affaire accusent les autorités de retenir leurs proches dans des lieux tenus secrets.
Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Comment Moukhtar Djakichev, 45 ans, à la tête de Kazatomprom depuis onze ans, a-t-il pu mettre illégalement dans son escarcelle 60% des mines d’uranium du pays via des sociétés offshore ? La société nationale Kazakhe, bientôt la plus importante du monde, est directement sous le contrôle de l’autoritaire chef de l’Etat Noursoultan Nazarbaïev, au pouvoir depuis 20 ans.
L’uranium, avec le pétrole, est un des fers de lance de l’économie de l’immense République et un de ses atouts majeurs pour défendre son indépendance alors qu’elle se trouve au cœur des convoitises russes, chinoises et occidentales.
Une arrestation politique ?
Pour certains observateurs de l’opaque vie politique kazakhe, l’accusation est peut-être politiquement motivée. Moukhtar Djakichev a le tort de compter parmi ses amis le banquier Moukhtar Abliazov, le dernier oligarque qui osait soutenir l’opposition et qui a dû en début d’année fuir le pays.
Le KNB (Les services de sécurité du Kazakhstan, ex-KGB), lui, affirme qu’Abliazov a aidé l’ancien patron de Kazatomprom à monter son réseau de sociétés offshore pour prendre possession de l’uranium du pays.