par Julie Lerat
Article publié le 02/06/2009 Dernière mise à jour le 02/06/2009 à 15:49 TU
19 février 2009: un manifestant sud-coréen brule la photo de celui que les médias locaux indentifient comme étant Kim Jong-un, le troisième fils du guide nord-coréen, Kim Jong-il.
(Photo : Reuters)
Une semaine après le second essai militaire nord-coréen, la presse sud-coréenne fait état de nouvelles informations : c’est Kim Jong-un, le cadet, qui succéderait à son père. « Il a été confirmé par différents canaux que la Corée du Nord a adressé des courriers électroniques à ses légations à l'étranger, leur demandant de promettre fidélité à Kim Jong-un », affirme le quotidien sud-coréen Dong-A Ilbo. Un député sud-coréen, membre de la Commission des renseignements, aurait révélé l’information au journal. Il confirme ce qu’avait déjà avancé l’agence de presse Yonhap en janvier dernier. Mais ces informations sont toujours à prendre avec précaution. En ce qui concerne le régime nord-coréen, tout est à mettre au conditionnel.
Tel père, tel fils
Kim Jong-un, le cadet du leader nord-coréen, aurait environ 25 ans. Il aurait fait ses études en Suisse et maîtriserait très bien l’Allemand et le Français. Comme ses frères, il aurait suivi un enseignement militaire secret à l’Université Kim-il-Sung. Mais contrairement à eux, il aurait eu le privilège d’être nommé, en avril dernier, membre de la Commission de défense nationale, l’instance suprême du pouvoir, composée de 10 membres. Des trois fils du leader nord-coréen, Kim Jong-un serait celui qui ressemble le plus à son père : dur de caractère, intransigeant. Mais encore trop jeune, sans doute… Dans un pays où l’âge fait autorité, les 25 ans de Kim Jong-un ne pèsent pas en sa faveur.
Son aîné, Kim Jong-nam, aurait dû être le successeur naturel. Mais ses frasques répétées l’ont rapidement éloigné du pouvoir : en 2001, il avait été arrêté au Japon, en possession d’un faux passeport de la République dominicaine et accompagné de ses enfants. Il voulait se rendre à Disneyland. De quoi le décrédibiliser en tant que potentiel leader de la puissance communiste nord-coréenne. Kim Jong-chol, a lui aussi été pressenti pour remplacer son père. Mais il serait trop effacé et sa santé trop fragile. Ne reste donc que Kim Jong-un, trop jeune, mais semble-t-il, au caractère bien trempé.
Une direction collégiale
S’il est effectivement désigné pour succéder à son père et perpétuer la dynastie des Kim à la tête de la Corée du Nord, Kim Jong-un ne gouvernera sans doute pas seul. L’hypothèse d’un système de gouvernance collégiale est avancée. Ce qui permettrait aux militaires membres de la Commission de défense nationale de garder la main sur le pouvoir. La plupart d’entre eux ont largement dépassé les 70 ans et ne peuvent prétendre directement à la succession.
Enfin, un autre personnage clé devrait jouer un rôle dans la succession de Kim Jong-il. Il s’agit de Jang Song-taek, le beau frère du leader nord-coréen, lui aussi membre de la fameuse Commission de défense nationale. Il pourrait jouer le rôle de « tuteur » du jeune Kim Jong-nam, qui n’hériterait que d’un rôle de représentation. Jang Song-taek assurerait la continuité de la politique instaurée en 1948 par Kim Il-Sung et poursuivie par Kim Jong-il. Une affaire de famille.