par RFI
Article publié le 04/06/2009 Dernière mise à jour le 05/06/2009 à 11:25 TU
Les Irlandais seront consultés une nouvelle fois sur l'adhésion au Traité de Lisbonne en octobre prochain.
(Photo: Reuters)
Selon un sondage Irish Times/TNS publié le 29 mai, seul un électeur sur cinq compte voter pour le Fianna Fáil (centre libéral) ce qui le place loin derrière le principal parti d'opposition le Fine Gael (centre progressiste) et le Parti travailliste.
Le Fianna Fáil pourrait subir une triple défaite le 5 juin alors que les électeurs irlandais sont appelés à voter à la fois pour les élections européennes, des élections locales et deux législatives partielles dans la capitale.
Le Fine Gael a promis de déposer une motion de défiance contre le gouvernement si les résultats sont aussi dramatiques que le laisse présager les derniers sondages. De son côté, le Premier ministre a assuré qu'il n'y aurait pas d'élections générales anticipées avant la fin de son mandat en 2012.
L'opposition domine sur tous les fronts
À Dublin, les résultats prévus sont encore plus faibles pour le Fianna Fáil qui recueille 12% des intentions de vote, une nouvelle fois loin derrière le Parti travailliste (26%) et le Fine Gael (24%). «Le Fine Gael a pris les devants sur le Fianna Fáil dans toutes les régions, les tranches d'âge et les catégories sociales», souligne le quotidien irlandais, The Irish Times.
Les résultats des élections européennes sont à surveiller de près à quelques mois d'un nouveau référendum sur le Traité de Lisbonne prévu en octobre. En juin 2008, les Irlandais avaient dit «non» au traité, provoquant une onde de choc dans la communauté européenne. Après avoir reçu la garantie de pouvoir conserver son commissaire européen, l'Irlande a accepté de tenir un second référendum. Si le Fianna Fáil n'arrivait pas à faire passer le oui cette fois-ci, la crédibilité de son chef serait lourdement minée.
Un leadership contesté
Brian Cowen est loin de faire l'unanimité. Les Irlandais reprochent au Premier ministre d'avoir mal géré la crise économique qui secoue le pays en adoptant des mesures impopulaires, hausses d'impôts et coupures dans les aides sociales.
Mince consolation pour le Premier ministre, ces deux dernières semaines, sa cote de popularité a légèrement augmenté, elle est passée de 10% à 12%. Elle s'explique selon The Irish Times, par la décision du gouvernement actuel de prendre en considération le problème «endémique», selon le rapport Ryan rendu public la semaine dernière, des abus sexuels dans les institutions catholiques irlandaises.
Ce scrutin européen est d'autant plus important qu'il est une sorte de test pour le Traité de Lisbonne. Les Irlandais seront en effet appelés à se prononcer une nouvelle fois sur le traité européen cet automne. En juin 2008, il avait été rejeté par 53,4% des électeurs.
Or d'après un dernier sondage, la tendance s'est inversée. 54% des Irlandais voteraient désormais « oui » lors d'un nouveau référendum sur le traité constitutionnel. L'Irlande a été durement frappée par la crise économique et de nombreux Irlandais considèrent que l'Union européenne les protège.