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Européennes

Samedi, on vote dans 6 pays

par Piotr Moszynski

Article publié le 05/06/2009 Dernière mise à jour le 05/06/2009 à 17:57 TU

Chypre, Italie, Lettonie, Malte et Slovaquie choisissent leurs eurodéputés et les Tchèques continuent à voter. En Italie, Silvio Berlusconi est tête de liste : il veut assurer des résultats confortables à son parti. Ce qui devrait être le cas, disent les sondages, malgré les derniers scandales.

Silvio Berlusconi et la jeune Napolitaine Noemi Letizia, en couverture d'un magazine, à Rome, le 26 mai 2009.(Photo : Reuters)

Silvio Berlusconi et la jeune Napolitaine Noemi Letizia, en couverture d'un magazine, à Rome, le 26 mai 2009.
(Photo : Reuters)

Silvio Berlusconi n’a rien négligé pour assurer le meilleur score possible à son Parti du peuple de la liberté (PDL). Il est le seul chef de gouvernement à prendre la tête d’une liste de candidats aux élections européennes. Evidemment, personne ne s’attend à le voir travailler dans un bureau de député ou s’asseoir dans l’hémicycle à Strasbourg ou à Bruxelles. Aussitôt élu au Parlement européen, il va céder son mandat à son suppléant.

L’objectif déclaré du Premier ministre italien est d’utiliser sa popularité personnelle pour amener les électeurs à voter en masse pour son parti qui nourrit l’ambition de devenir ainsi la plus grande formation au sein du Parti populaire européen (PPE). Comme celui-ci va sans doute obtenir le meilleur résultat parmi les groupes parlementaires européens, il aura le droit de désigner le candidat au prestigieux poste du président du Parlement européen ayant le plus de chances d’être élu.

Et c’est là que Silvio Berlusconi attend les eurodéputés au tournant : il a déjà un candidat tout prêt, pour lequel il fait du lobbying depuis des mois. Il s’agit de Mario Monti, ancien commissaire européen responsable de la politique de la concurrence et l’un des vice-présidents sortants du PE. Il a un sérieux rival, l’ancien Premier ministre polonais Jerzy Buzek, soutenu par plusieurs grands pays, l’Allemagne en tête. Aux dernières nouvelles, les Italiens auraient proposé aux Polonais de soutenir la candidature de l’un des leurs au poste de chef de la diplomatie européenne en échange du retrait de celle de Jerzy Buzek à la présidence du PE…

Cependant, toutes ces manœuvres et tous ces marchandages – bien que d’une importance cruciale pour comprendre les vrais enjeux politiques des élections européennes en Italie – suscitent beaucoup moins d’intérêt de la part de l’opinion publique que les scandales autour de la personne de Silvio Berlusconi qui sont tombés en cascade pendant toute la campagne électorale. Tout y passe : sexe, argent, corruption, soupçons de relations intimes avec des mineures, divorce… Jusqu’à présent, rien de tout cela n’a pu entamer la popularité inébranlable de Berlusconi. Est-ce que les dernières photos, plutôt frivoles, de sa villa en Sardaigne, publiées par le journal espagnol El Païs à la veille du scrutin, vont changer la donne ? Rien n’est moins sûr. Les sondages donnent au PDL 38 à 40% des voix, alors que son concurrent direct, le Parti démocrate, n’est crédité que de 26 à 29%...

Cinq autres pays élisent leurs eurodéputés le 6 juin :

Slovaquie

En 2004, le pays s’est distingué en affichant le taux le plus bas de participation de toute l’UE, avec seulement 17% des électeurs qui ont bien voulu se déplacer pour voter. L’exploit risque de se reproduire cette année. Le sondage d’Eurobaromètre annonce le taux de participation de 15%. Ce qui peut éventuellement jouer un rôle mobilisateur, mais dans le sens péjoratif du terme, c’est la question de la minorité hongroise (500.000 personnes) qui s’est invitée dans la campagne électorale à quelques jours du scrutin. C’est l’ancien Premier ministre hongrois et chef du parti Fidesz, Viktor Orban, qui a mis le feu aux poudres. Il a déclaré que le vote aux élections européennes permettra de voir « combien de députés représenteront les intérêts des Hongrois habitant dans le bassin des Carpates ». Ce qui a suscité une déclaration du Parlement slovaque exprimant sa « profonde inquiétude » de « la montée extrême du nationalisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie » dans la société hongroise.

Un autre facteur fortement présent en toile de fond du scrutin : la crise économique. L’office national des statistiques vient d’annoncer que le PIB slovaque a chuté de 5,6% au premier trimestre 2009, comparé à la même période de 2008.

Lettonie

La crise économique préoccupe les Lettons encore plus que les Slovaques. Le pays connaît la plus profonde récession parmi les 27 membres de l’UE. Le gouvernement estime la diminution du PIB à 18%. Pour remonter le moral des Lettons, une « semaine des blondes » a été organisée juste avant les élections européennes, comprenant une parade de jolies blondes, un tournoi de golf, un défilé de mode, un bal et un concours de dessin pour enfants.

Chypre

Depuis 1974, l’île vit divisée en deux parties, grecque et turque. Les élections se dérouleront uniquement dans la partie grecque, reconnue par la communauté internationale.

Malte

Les Maltais ont droit au plus petit nombre d’eurodéputés parmi tous les pays de l’UE. Ils n’en éliront que cinq. Le littoral maltais restant l’un des objectifs privilégiés des candidats à l’immigration clandestine en Europe, le problème de l’immigration y reste le thème principal du débat politique.

République tchèque

Samedi est le deuxième jour de vote en République tchèque. Pour les détails, consultez : http://www.rfi.fr/actufr/articles/114/article_81641.asp.