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Pérou

Les indigènes d’Amazonie s’opposent à l’Etat pour défendre leurs terres

par  RFI

Article publié le 07/06/2009 Dernière mise à jour le 08/06/2009 à 13:38 TU

La crise politique a pris une nouvelle ampleur au Pérou après la tuerie de Bagua. Dans cette région d'Amazonie des tribus indiennes s'opposent depuis deux mois au gouvernement. Les affrontements ont fait plusieurs dizaines de morts ces deux derniers jours et le bilan reste incertain.

Deux policiers arrêtent un indigène dans la province péruvienne de Bagua le 5 juin 2009.(Photo : Thomas Quirynen/Reuters)

Deux policiers arrêtent un indigène dans la province péruvienne de Bagua le 5 juin 2009.
(Photo : Thomas Quirynen/Reuters)

De trente à cinquante personnes et peut-être plus sont mortes ces deux derniers jours au Pérou dans des affrontements sanglants entre la police et des manifestants indigènes. Il y a aussi cent cinquante blessés et c'est dans la province de Bagua, à sept cents kilomètres de Lima que se sont déroulés les heurts.

Dans cette région, deux à cinq mille indiens de soixante-cinq ethnies sont mobilisés depuis maintenant deux mois contre un décret qui permet à des compagnies minières étrangères d'obtenir des concessions dans la forêt amazonienne.

 Les Indiens révoltés craignent d'être dépossédés de leurs terres et ils multiplient les actions en bloquant les routes et les voies d'eaux depuis des semaines.

Des bâtiments publics ont été incendiés, pillés; vendredi 5 juin, les manifestants ont pris trente-huit policiers en otage et les opérations de libération des forces de l'ordre se sont soldées par un bain de sang, dans les deux camps.

Une journée de deuil national

Le président péruvien, Alan Garcia, doit aujourd'hui gérer une crise majeure, il a décrété une journée de deuil national, dimanche 7 juin, à la mémoire des policiers tués et qualifie les protestataires de « terroristes ».

Soixante-douze manifestants ont été arrêtés ; leur leader, visé par un mandat d'arrêt, est entré en clandestinité. Les indiens affirment « qu'un génocide est en cours en Amazonie ».