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Européennes / France

Les raisons de la débâcle socialiste

par  RFI

Article publié le 08/06/2009 Dernière mise à jour le 08/06/2009 à 17:03 TU

Martine Aubry, secrétaire national du Parti socialiste, à l'annonce des résultats des élections européennes le 7 juin 2009.(Photo : Gonzalo Fuentes/Reuters)

Martine Aubry, secrétaire national du Parti socialiste, à l'annonce des résultats des élections européennes le 7 juin 2009.
(Photo : Gonzalo Fuentes/Reuters)

Les résultats des élections européennes en France sont à l'image du reste du continent. L'UMP est conforté avec près de 28% des voix. Le président Sarkozy se félicite d'ailleurs de ce succès, qui, dit-il, va lui permettre de poursuivre ses réformes. Daniel Cohn-Bendit et Eva Joly ont également le sourire, leur liste Europe Ecologie obtient 16,3% des voix et talonne désormais les socialistes. Le PS est le grand perdant de ce scrutin avec le MoDem de François Bayrou.

Bien sûr, il y a l'abstention, l'éparpillement des voix de gauche, la campagne réussie d'Europe Ecologie, l'absence d'enjeu aux yeux des électeurs, la crise de la social-démocratie européenne... Et pourtant, les socialistes le savent bien, cette humiliation électorale, ce vote-sanction presque sans précédent, ils le doivent d'abord à eux-mêmes.

Un homme symbolise cette débâcle, c'est Benoît Hamon, révélation du congrès de Reims, eurodéputé sortant, mais battu dimanche soir et qui se demande même s'il va rester porte-parole. Pour complaire aux courants et aux « éléphants », obsédés par la prochaine présidentielle, le Parti socialiste n'est même pas capable de promouvoir ses jeunes pousses. Sans discours crédible, la rénovation, tant promise par Martine Aubry, sonne creux.

Le PS est-il mortel ? Beaucoup en appellent à un sursaut. Et même si personne ne réclame la tête de Martine Aubry -ne pas ajouter de la crise à la crise -, la patronne du PS est fragilisée, six mois après son improbable élection. Elle devra faire des concessions, notamment aux amis de Ségolène Royal et de François Hollande. La gouvernance du parti, confisquée par quelques uns, devra s'élargir. Et le Conseil national, le Parlement du PS, programmé mardi 9 juin, s'annonce particulièrement tendu.

Les initiatives européennes de Nicolas Sarkozy

« Pas question de pavoiser sur une victoire dans un scrutin marqué avant tout, par une abstention massive. Nicolas Sarkozy se garde donc de tout triomphalisme. Pour saluer un succès qui, selon ses mots “commande d’aller plus loin”, pour répondre aux attentes des Français, notamment face à la crise. »

08/06/2009 par Véronique Rigolet


L'autre perdant, le MoDem de François Bayrou

A force de trop penser au coup d'après, la présidentielle de 2012, François Bayrou a semble-t-il gâché l'échéance du moment. Et ses troupes jusqu'ici solidaires de sa démarche et de son ambition présidentielle vont peut-être, cette fois-ci, lui demander des comptes.

Certains cadres du parti ont d'ailleurs commencé à prendre leurs distances dès dimanche soir, le 7 juin. Comme Corinne Lepage, ancienne ministre de l'Environnement, ralliée à François Bayrou après la présidentielle, qui était candidate dans l'Ouest. Ou l'ancien journaliste Jean-François Kahn, nouvelle recrue du MoDem qui se présentait dans la région est.

Chacun à sa manière a donc mis en cause les choix stratégiques de François Bayrou notamment celui de jouer exclusivement la carte de l'opposition à Nicolas Sarkozy.

Le leader du MoDem a bien conscience de sa responsabilité dans l'échec aux européennes. Il l'a dit dès l'annonce des résultats de dimanche dans une allocution dont la briéveté était significative de son désarroi. Reste à savoir s'il pourra, comme il l'a promis, en tirer les leçons pour rebondir et changer de méthode. Car s'il ne le fait pas, François Bayrou court le risque de se marginaliser pour de bon.