par Patrick Adam
Article publié le 08/06/2009 Dernière mise à jour le 08/06/2009 à 19:08 TU
C’est d’ailleurs dans les usages du Parlement de Strasbourg. Avec un vote à la proportionnelle lors de l’élection des eurodéputés, le Parlement européen fonctionne selon ses propres règles. La culture du compromis basée sur de larges coalitions l’emporte sur les confrontations gauche/droite telles qu’on les retrouve dans les parlements nationaux.
Certes, le PPE (Parti populaire européen, conservateur) et ses 265 sièges (sur 736) pèseront lourd dans la future assemblée, mais les 36% de voix obtenues ont déjà poussé le groupe conservateur à lancer des appels en faveur d’une large alliance.
Le président du PPE, Wilfried Martens, l’a d’ailleurs souligné lors d’une conférence de presse tenue à Bruxelles, « il faut une majorité au Parlement européen et nonobstant notre succès, aucun groupe politique n’a de majorité absolue, donc il faut négocier ».
Une offre d’alliance
On ne connaitra qu’en juillet, lors de la séance inaugurale, la composition exacte du Parlement et le poids exact de chacun des groupes, mais d’ores et déjà le PPE sait que certains de ses membres lui feront faux bon. C’est le cas des conservateurs britanniques qui ont annoncé leur intention de quitter le Parti populaire. Les eurodéputés Tories pourraient tenter de créer un nouveau groupe plus radical, en y associant la droite polonaise et tchèque.
Face à la poussée des mouvements europhobes et d’extrême-droite, le Parti populaire tend la main aux libéraux (80 sièges) et aux socialistes (162 sièges).
Le chef de file des libéraux, le britannique Graham Watson semble y être favorable mais pose ses conditions. Il en appelle à « une véritable alliance politique, idéologique plutôt qu’à un arrangement technique comme on l’a vu dans le passé ».
Mais conservateurs et libéraux à eux-seuls n’atteindront pas la majorité nécessaire. Une alliance avec les sociaux-démocrates s’imposent. Là encore il faudra négocier. Le poste de président du Parlement, pour deux ans et demi renouvelables, sera sans doute l’un des éléments clés de la discussion.
Barroso dans la balance
Alors que le président de la Commission José Manuel Barroso est candidat à sa propre succession, les conservateurs vont avoir besoin du soutien d’autres formations politiques pour soutenir ce choix. Le libéral Graham Watson a d’ailleurs évoqué la possibilité d’un accord. Son groupe ALDE soutiendrait la candidature Barroso à condition que le PPE laisse à un autre groupe parlementaire la présidence du Parlement.
Du côté des écologistes, on appelle aussi à la formation d’une coalition, mais cette fois pour contrer une candidature Barroso. Les Verts annoncent qu’ils négocieront avec le PSE (parti socialiste européen) pour tenter de former un front du refus. Ils annoncent qu’une main sera aussi tendue à l’intention des libéraux et de la gauche dans son ensemble.
A lire