par Christophe Champin
Article publié le 09/06/2009 Dernière mise à jour le 09/06/2009 à 17:04 TU
Omar Bongo ne s’en est jamais caché, il était franc-maçon et très actif dans son développement au Gabon et en Afrique. Plusieurs autres chefs d’Etat africains ont d’ailleurs suivi le même chemin.
Omar Bongo Ondimba est reçu, le 30 novembre 2006 à l'Eysée, par Jacques Chirac.
(Photo : Jacques Demarthon/AFP)
Dans le hall du luxueux hôtel choisi pour les festivités, un écran géant diffusait en boucle les images des deux invités vedettes : les présidents congolais Sassou Nguesso et gabonais Omar Bongo. Vêtu de sa célèbre petite cape noire, ce dernier était d’autant plus à l’aise, que, contrairement à d’autres dirigeants africains, il n’avait jamais caché son appartenance à cette société secrète.
Selon des sources maçonniques, le défunt président gabonais a été initié dans les années soixante au Grand Orient de France, l’une des plus anciennes familles de la franc-maçonnerie.
Il a ensuite contribué à son développement dans son pays. En 1975, il créé, comme on dit dans le jargon, son obédience nationale, le Grand rite équatorial, regroupant des membres de la Grande loge de France et du Grand Orient de France. Puis il rejoint la Grande loge Nationale de France, famille plus traditionnaliste et réputéE proche de la droite française. Il en créera une sorte de « filiale » nationale, la Grande loge du Gabon, dont il était le Grand Maître.
Du coup, Omar Bongo était un peu le protecteur de tous les maçons gabonais, nombreux, car, vu le tropisme du chef de l’Etat, beaucoup de ministres, hauts fonctionnaires et intellectuels gabonais ont rejoint les loges. Sans compter que plusieurs chefs d’Etat africains ont suivi sa trace, dont le Congolais Sassou Nguesso, le Tchadien Idriss Deby ou encore le Centrafricain Bozizé.
Evidemment, pour ceux qui voient dans la franc-maçonnerie un réseau occulte, tout cela renforçait l’image affairiste de Omar Bongo. Mais pour ses inconditionnels, c’était un signe de l’humanisme du président gabonais.