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Reportage multimédia

Tadjikistan : des chrétiens en terre d'islam

Article publié le 09/06/2009 Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 12:33 TU

Ils sont évangéliques, baptistes, pentecôtistes, adventistes du septième jour… Chrétiens et protestants pour la plupart, ils vivent en terre d’islam, au Tadjikistan. Dans cette petite république d’Asie centrale, située aux confins de la Chine et de l’Afghanistan, plus de 90% de la population est musulmane. Mais depuis la chute de l’URSS, les missionnaires protestants ont fait de ce pays une terre de conquête. Ils étaient à peine 20 000 chrétiens en 2003. Aujourd’hui ils seraient plus de 100 000. Malgré la violence que subissent les apostats. Un reportage de Louis Imbert.

 

L’église Sonmin est un gigantesque building à quatre pans de béton cru, protégé par de hauts murs. Un îlot chrétien à Douchanbé, la capitale du Tadjikistan. Choi Yun Soi, pasteur coréen, arrivé ici en 1991, avant même la chute de l'URSS, y célèbre l’office dans sa langue. Son interprète traduit en russe et en tadjik pour une foule de convertis fervents.

Parmi les quelque 80 églises du pays, Sonmin a payé le plus lourd tribut de l’évangélisation récente du Tadjikistan. En octobre 2000, un attentat a fait ici une dizaine de morts et une cinquantaine de blessés, durant le culte du dimanche. Avec le développement extrêmement rapide des communautés, d’autres attaques, sporadiques, révèlent un véritable malaise dans le pays.

Partout ici, on accuse les chrétiens « d’acheter » les musulmans en leur offrant des cours d’anglais, d’informatique, de taekwondo... Ils s'appuient sur un réseau d'ONG qui les finance discrètement. Cette manne, l'Etat tadjik, en quasi faillite, ne peut s'en passer. Au Tadjikistan, plus d’un homme sur trois travaille en saisonnier hors du pays, en Russie notamment. L’argent qu’ils envoient représente près de la moitié du PIB tadjik, c’est un record mondial. Mais les chrétiens occupent aussi un vide laissé par l’islam, archaïque au Tadjikistan et discrédité après six ans de guerre civile mi-clanique, mi-religieuse (1992-1997).

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