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Iran

La manifestation pro-Moussavi dégénère

par  RFI

Article publié le 15/06/2009 Dernière mise à jour le 17/06/2009 à 12:13 TU

Des coups de feu ont été entendus à Téhéran ce lundi à l’occasion de la manifestation en faveur de Mir Hossein Moussavi. Et des miliciens ont tiré sur des manifestants qui attaquaient leur bâtiment, faisant sept morts et plusieurs blessés. Plusieurs personnalités politiques ont participé au défilé. Alors que le président Mahmoud Ahmadinejad est en Russie pour participer au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai, des manifestations pro Ahmadinejad ainsi qu'en faveur de Moussavi sont attendues ce mardi 16 juin.

Des partisans de Moussavi lors d'une grande manifestation dans les rues de Téhéran le 15 juin 2009.(Photo: AFP)

Des partisans de Moussavi lors d'une grande manifestation dans les rues de Téhéran le 15 juin 2009.
(Photo: AFP)

Mohammad Khatami en personne est allé manifester. Ce n'est pas rien que l'ancien président réformateur descende dans la rue, même si sa contestation n'est pas vraiment une surprise puisqu'il avait explicitement renoncé à se présenter à la présidentielle pour soutenir Mir Hossein Moussavi.

Moussavi qui voudrait refaire l'élection présidentielle. Il dit qu'il est prêt à aller jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à l'annulation des résultats. Et pour le soutenir, il y avait donc ce lundi à Téhéran un cortège de manifestants long de plusieurs kilomètres.

Et les jeunes étaient venus nombreux pour réaffirmer leur rejet de Mahmoud Ahmadinejad. « Où est passé mon vote ? », interrogeaient les banderoles tandis que certains manifestants osaient même lancer un  « mort au dictateur ».  Beaucoup arborait une étoffe verte, la couleur de Mir Hossein Moussavi qui a manifesté à bord d'une voiture. A ses côtés avait pris place Mehdi Karoubi, autre candidat malheureux ainsi que le troisième concurrent d'Ahmadinejad, Mohsen Rezaï qui a, lui aussi saisi le Conseil des Gardiens de la Constitution pour fraude électorale.

Pour sa part, le guide suprême Ali Khamenei s'était, dès samedi, chaudement félicité de la victoire de son poulain Ahmadinejad. Il avait appelé Moussavi à la retenue.

La manifestation devait en principe être interdite. Moussavi a ensuite annoncé qu'il irait dans la rue pour appeler ses manifestants au calme. Et finalement, il persiste dans sa contestation des résultats. Il jure même qu'il ira jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à l'annulation des résultats. En tout cas, la manifestation s'est tenue sous la très haute surveillance de la police anti-émeute.

Pour sa part, la télévision iranienne n'a pas montré beaucoup d'images de cette foule monstre que l'on a pu voir sur des chaînes de télévision étrangères. Ce sont elles aussi qui ont fait état des tirs. L'Agence France presse parle même d'affrontements avec la police. Mais sans donner encore beaucoup de détails sur leur ampleur.