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Gabon

Et on évoque déjà l'après Bongo

par  RFI

Article publié le 17/06/2009 Dernière mise à jour le 18/06/2009 à 15:26 TU

Le ministre gabonais de la Défense Ali Ben Bongo aux obsèques de son père à Libreville, le 16 juin 2009.(Photo : AFP)

Le ministre gabonais de la Défense Ali Ben Bongo aux obsèques de son père à Libreville, le 16 juin 2009.
(Photo : AFP)

Omar Bongo a été inhumé à Franceville sa terre natale. Sa dépouille mortelle y a été accueillie par quelque 1 500 personnes après des obsèques officielles à Libreville et en présence de milliers de Gabonais et de 13 chefs d'Etat. L’heure était au recueillement et à l'émotion mais la question de la succession était aussi dans les pensées. Parmi les oraisons funèbres, celle d'Ali Bongo, le fils aîné du président défunt a été remarquée. Il en a profité pour faire une mise au point sur l'union au sein de la famille, démentant ainsi d'éventuelles rivalités dans la perspective de la prochaine présidentielle.

Officiellement, on ne devait pas l’évoquer, mais plusieurs orateurs de la cérémonie de ce mardi n’ont pas pu s’empêcher d’en parler, la succession est dans toutes les têtes. C’est Ali Ben Bongo, le fils du défunt qui a eu cette phrase : « Il faut garder allumée la flamme sacrée de l’harmonie familiale et de l’unité nationale », sous entendu : Il faut éviter une rupture « à la Togolaise » comme entre Faure et Kpatcha Gnassingbé.

C’est le Premier ministre, Jean Eyeghé Ndong, qui est allé chercher dans l’histoire politique française un scénario cauchemar pour le parti gabonais au pouvoir, le PDG. C’était à la mort de Pompidou en 1974, Jacques Chaban-Delmas, l’impatient, s’était empressé d’annoncer sa candidature. Du coup, le parti gaulliste s’était déchiré et avait perdu le pouvoir pour plus de vingt ans. Sous-entendu : « Celui d’entre nous qui abattra son jeu trop vite, prendra le risque de faire gagner l’opposition".

A Libreville, on sent bien que plusieurs héritiers d’Omar Bongo hésitent à partir trop vite dans la grande bataille présidentielle qui s’annonce. Légalement, il faut voter dans un délai de quarante-cinq jours, mais le ministre de l’Intérieur, André Mba Obame nous a confié que : « Ce serait matériellement très difficile et qu’il faudrait plutôt compter quatre ou cinq mois ». Et Mba Obame d’ajouter : « Si l’on a un président élu d’ici la fin de l’année, ce sera bien ».


Du temps pour s’organiser                

C’est comme si l’horizon politique bouché du vivant d’Omar Bongo s’était soudain dégagé. Pierre Mamboundou de l’UPG (Union du peuple gabonais), l’un des principaux opposants, croit désormais qu’il peut gagner. Il affirme que « le parti au pouvoir, le PDG n’aura pas les moyens de l’Etat, lors de la prochaine élection ». Selon lui, « ce parti a déjà implosé ».

Le président de l’Union du peuple gabonais souhaite que le scrutin soit retardé et que le délai constitutionnel de quarante-cinq jours soit prolongé. « Il faut compter à peu près six mois. Nous pensons que six mois est un délai raisonnable », précise-t-il.  

Même constat du côté du RPG, le Rassemblement pour le Gabon. Pour le vice-Premier ministre, le père Paul Mba Abessole, « l’élection présidentielle ne pourra pas se tenir dans quarante-cinq jours ». Il souhaite également la mise en place d’un gouvernement d’union. « Cinq mois, je crois que oui, ce serait raisonnable, si tout le monde arrive à ce consensus. Il vaudrait mieux que pour la préparation des élections, il y ait un nouveau gouvernement qui soit formé de manière consensuelle ; gouvernement d’union, c’est ce qui est souhaitable ».

Paul Mba Abessole, l’opposant historique qui avait choisi de cohabiter avec Omar Bongo ces dernières années, croit lui aussi désormais en ses chances, car affirme-t-il : « Les Gabonais veulent le changement ».

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