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France

Premier discours de Nicolas Sarkozy devant le Congrès

par  RFI

Article publié le 22/06/2009 Dernière mise à jour le 22/06/2009 à 15:45 TU

Le président français a présenté solennellement ce lundi après-midi, devant sénateurs et députés réunis au château de Versailles, les perspectives de sa deuxième partie de mandat. C’était une première pour un président français depuis 1848. Cette intervention lui est autorisée par la révision de la Constitution en juillet dernier. Son discours a duré environ 45 minutes dans l'hémicycle de l'aile du Midi du château de Versailles. Il a été suivi d'un débat, en l'absence de Nicolas Sarkozy.

Nicolas Sarkozy lors de son arrivée à Versailles, le 22 juin 2009.( Photo : Reuters )

Nicolas Sarkozy lors de son arrivée à Versailles, le 22 juin 2009.
( Photo : Reuters )

 
A 13H00 TU, Nicolas Sarkozy est entré dans l'hémicycle pour s'exprimer devant le Congrès. Le chef de l'Etat a entamé son discours en assurant aux parlementaires qu'il avait notamment « voulu venir (leur) dire les conséquences » qu'il entendait tirer de la crise mondiale et que son intervention montrait le respect qu'il avait pour le Parlement.

« C'est un moment important, je le sais, je l'aborde avec gravité, avec humilité, tant la situation que nous vivons est sans précédent », a-t-il dit. « La crise n'est pas finie », a ensuite déclaré le président, ajoutant : « nous ne savons pas quand elle se terminera ».

Sur l'égalité républicaine et l'éducation : Nicolas Sarkozy s'est prononcé en faveur d'une égalité sur des critères « sociaux » et non « ethniques », souhaitant « que l'on propose une solution à tous les adolescents qui sortent du système scolaire à 16 ans sans rien » pour « leur éviter de rester en marge de la société ».

Sur la burqa (voile islamique intégral) : la burqa n'est « pas la bienvenue » en France, a déclaré le président à propos de cette question qui suscite un vif débat dans la presse et la classe politique. « Le problème de la burqa n'est pas un problème religieux, c'est un problème de liberté, de dignité de la femme. Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, c'est un signe d'abaissement ».

Nicolas Sarkozy à Versailles, le 22 juin 2009.

Nicolas Sarkozy à Versailles, le 22 juin 2009.

« Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n'est pas l'idée que la République française se fait de la dignité de la femme », a-t-il ajouté avant de se prononcer en faveur d'une commission d'enquête sur le port du voile intégral en France, demandée par une soixantaine de députés.

« Nous ne devons pas nous tromper de combat : dans la République la religion musulmane doit être autant respectée que les autres religions », avait tenu à souligner Nicolas Sarkozy juste avant d'aborder cette question.

Sur la loi Hadopi et la protection des droits d'auteur sur internet : « J'irai jusqu'au bout » pour lutter contre le téléchargement illégal, a averti le chef de l'Etat alors que le Conseil constitutionnel a censuré une partie de la loi Hadopi. « En défendant le droit d'auteur, je ne défends pas seulement la création artistique. Je défends aussi l'idée que je me fais d'une société de liberté où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres », a-t-il insisté.

Sur la crise économique : « Les recettes de la croissance devront être intégralement consacrées à réduire les déficits dus à la crise », a déclaré Nicolas Sarkozy, tout en annonçant un emprunt national pour financer les priorités du pays et de « bons investissements ». Le montant et les modalités en seront décidés à l'automne après trois mois de débats. Le Parlement, les partenaires sociaux, les acteurs économiques, de la culture, de la recherche et de l'éducation seront associés au débat sur ces priorités nationales « dès le 1er juillet », a-t-il précisé.

Sur les licenciements : Nicolas Sarkozy a annoncé qu'il proposerait que « tout licencié économique » puisse « pouvoir garder son salaire et recevoir une formation pendant un an ». Et d'ajouter : « Je proposerai aux partenaires sociaux de prendre des mesures massives en faveur de l'activité partielle et d'étendre encore le contrat de transition professionnelle ».

Sur les impôts et la crise : le président a affirmé qu'il ne mènerait pas « une politique de rigueur » pour réduire le déficit public et n'augmenterait « pas les impôts » au moment de la reprise économique.

Sur la réforme des retraites : Nicolas Sarkozy a déclaré que « le temps de la décision » sur la réforme des retraites se situerait « à la mi-2010 », précisant devant le Congrès que « toutes les options seront examinées », y compris le relèvement de l'âge de départ.

Sur le remaniement ministériel : le président a annoncé qu'il procèderait « mercredi » au remaniement du gouvernement. L'hypothèse privilégiée par la presse et la classe politique est celle d'un remaniement a minima, avec peu de changements. Seule certitude : il devra remplacer deux ministres élus au parlement européen, Rachida Dati (Justice) et Michel Barnier (Agriculture).

Sur la réforme territoriale : « Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux », a prévenu le chef de l'Etat. Le comité Balladur, que Nicolas Sarkozy a chargé d'étudier une simplification territoriale, a notamment proposé la création de conseillers territoriaux qui siègeraient à la fois au niveau des régions et des départements.

Sur la réduction du nombre des fonctionnaires : le chef de l’Etat français ne transigera pas sur le non remplacement « d'un fonctionnaire sur deux » partant à la retraite.

Sur la taxe carbone : Nicolas Sarkozy souhaite « aller le plus loin possible », afin de taxer la pollution pour alléger les charges sur le travail. C'est « un choix stratégique ». La taxe carbone, ou contribution climat-énergie dans la terminologie du Grenelle de l'environnement, vise à encourager les économies d'énergie et à changer les habitudes d'achat grâce à un déplacement de la fiscalité du travail vers l'énergie et les émissions polluantes.