par RFI
Article publié le 22/06/2009 Dernière mise à jour le 22/06/2009 à 15:45 TU
Le président français a présenté solennellement ce lundi après-midi, devant sénateurs et députés réunis au château de Versailles, les perspectives de sa deuxième partie de mandat. C’était une première pour un président français depuis 1848. Cette intervention lui est autorisée par la révision de la Constitution en juillet dernier. Son discours a duré environ 45 minutes dans l'hémicycle de l'aile du Midi du château de Versailles. Il a été suivi d'un débat, en l'absence de Nicolas Sarkozy.
Sur la burqa (voile islamique intégral) : la burqa n'est « pas la bienvenue » en France, a déclaré le président à propos de cette question qui suscite un vif débat dans la presse et la classe politique. « Le problème de la burqa n'est pas un problème religieux, c'est un problème de liberté, de dignité de la femme. Ce n'est pas un signe religieux, c'est un signe d'asservissement, c'est un signe d'abaissement ».
« Nous ne pouvons pas accepter dans notre pays des femmes prisonnières derrière un grillage, coupées de toute vie sociale, privées de toute identité. Ce n'est pas l'idée que la République française se fait de la dignité de la femme », a-t-il ajouté avant de se prononcer en faveur d'une commission d'enquête sur le port du voile intégral en France, demandée par une soixantaine de députés.Sur la loi Hadopi et la protection des droits d'auteur sur internet : « J'irai jusqu'au bout » pour lutter contre le téléchargement illégal, a averti le chef de l'Etat alors que le Conseil constitutionnel a censuré une partie de la loi Hadopi. « En défendant le droit d'auteur, je ne défends pas seulement la création artistique. Je défends aussi l'idée que je me fais d'une société de liberté où la liberté de chacun est fondée sur le respect du droit des autres », a-t-il insisté.
Sur la crise économique : « Les recettes de la croissance devront être intégralement consacrées à réduire les déficits dus à la crise », a déclaré Nicolas Sarkozy, tout en annonçant un emprunt national pour financer les priorités du pays et de « bons investissements ». Le montant et les modalités en seront décidés à l'automne après trois mois de débats. Le Parlement, les partenaires sociaux, les acteurs économiques, de la culture, de la recherche et de l'éducation seront associés au débat sur ces priorités nationales « dès le 1er juillet », a-t-il précisé.Sur la réforme territoriale : « Nous ne nous déroberons pas devant la réduction du nombre des élus régionaux et départementaux », a prévenu le chef de l'Etat. Le comité Balladur, que Nicolas Sarkozy a chargé d'étudier une simplification territoriale, a notamment proposé la création de conseillers territoriaux qui siègeraient à la fois au niveau des régions et des départements.
Sur la réduction du nombre des fonctionnaires : le chef de l’Etat français ne transigera pas sur le non remplacement « d'un fonctionnaire sur deux » partant à la retraite.
Sur la taxe carbone : Nicolas Sarkozy souhaite « aller le plus loin possible », afin de taxer la pollution pour alléger les charges sur le travail. C'est « un choix stratégique ». La taxe carbone, ou contribution climat-énergie dans la terminologie du Grenelle de l'environnement, vise à encourager les économies d'énergie et à changer les habitudes d'achat grâce à un déplacement de la fiscalité du travail vers l'énergie et les émissions polluantes.