par RFI
Article publié le 25/06/2009 Dernière mise à jour le 25/06/2009 à 18:25 TU
Le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri a mis, ce 25 juin 2009, en garde le pouvoir iranien contre la répression des protestations.
(Photo : Raheb Homavandi/Reuters)
Soutenu sans réserve par le Guide suprême Ali Khamenei et par le Conseil des Gardiens de la Constitution qui doit confirmer sa victoire samedi, Mahmoud Ahmadinejad continue de dénoncer un complot international derrière la contestation des résultats de la présidentielle. Dans le camp réformateur, c'est maintenant le grand ayatollah Hossein Ali Montazeri qui monte au créneau pour appuyer Mir Hossein Moussavi et ses partisans. Montazeri est ce dignitaire chiite de très haut rang qui était censé succéder à l'ayatollah Khomeni au sommet de la République islamique, pour tenir le rôle de guide suprême, finalement dévolu à Ali Khamenei qui soutient Mahmoud Ahmadinejad. Mais le régime refuse de composer et accentue au contraire la pression sur Mir Hossein Moussavi comme il l'a fait sur les manifestants.
Mir Hossein Moussavi se dit sous pression pour retirer sa demande d'annulation du scrutin et donc de la victoire de Mahmoud Ahmadinejad. Pour sa part, l'ancien commandant des Gardiens de la Révolution, le conservateur Mohsen Rezahi, autre candidat malheureux a déjà retiré le recours qu'il avait déposé en dénonçant des irrégularités. Quant au troisième concurrent malheureux de Mahmoud Ahmadinejad, l'autre réformateur, Mehdi Karoubi, il a jugé plus sage d'annuler une cérémonie de deuil prévue aujourd'hui à la mémoire des manifestants qui sont morts pendant la longue semaine de protestation.
La répression aurait fait une vingtaine de morts. Et le climat s'est considérablement tendu depuis vendredi dernier avec le sermon menaçant du Guide suprême, Ali Kamenei. Le régime a durci le ton, traitant les manifestants d'émeutiers, de terroristes, accusant Londres et Washington de les avoir manipulés. Lundi, les Gardiens de la Révolution, les Pasdaran ont même rendu public un communiqué pour faire savoir qu'ils seraient sans pitié et que les miliciens bassidji seraient dans la rue avec eux contre ceux qui oseraient à nouveau manifester. Très officiellement, les autorités revendiquent près de 500 arrestations après les dernières grandes manifestations de samedi dernier. Mercredi encore, si l'on en croit ses partisans, il y aurait eu encore 70 arrestations dans l'entourage de Moussavi, des universitaires en particulier.
Ce jeudi, c'est le grand ayatollah Montazeri qui monte au créneau pour appuyer la contestation des réformateurs. Hossein Ali Montazeri est ce dignitaire chiite de très haut rang qui était censé succéder à l'ayatollah Khomeni au sommet de la République islamique, comme guide suprême. Ce que l'on observe aujourd'hui à Téhéran, c'est une fracture au sommet. L'ayatollah Montazeri demande en effet que soit créée une commission impartiale suffisamment souveraine pour trouver une sortie de crise. En clair, il suggère l'intervention d'un pouvoir collégial en place du pouvoir absolu du guide suprème.