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Iran

Un rapport sur la présidentielle : une ouverture ?

par  RFI

Article publié le 26/06/2009 Dernière mise à jour le 26/06/2009 à 21:57 TU

Pour calmer la grogne de la rue, le Conseil des Gardiens de la Constitution a décidé de créer une commission spéciale comprenant des personnalités politiques et des représentants des candidats « protestataires » pour préparer un rapport sur la présidentielle.
Lors de la prière du vendredi (26 juin 2009), l'ayatollah Ahmad Khatami a traité ceux qui contestent les résultats de la présidentielle, « d'ennemis de dieu ».   (Photo : Reuters)

Lors de la prière du vendredi (26 juin 2009), l'ayatollah Ahmad Khatami a traité ceux qui contestent les résultats de la présidentielle, « d'ennemis de dieu ».
(Photo : Reuters)

Le Conseil des Gardiens de la Constitution annonce qu'il va donner aux contestataires l'occasion de préparer un rapport complet sur la présidentielle. Le Conseil indique en effet que des personnalités politiques et des représentants des candidats « protestataires » vont être conviés à se réunir dans une commission spéciale chargée d'examiner de près le déroulement du scrutin du 12 juin. Le Conseil donne 24 heures aux réformateurs Moussavi et Karoubi sommés de présenter des candidats pour les représenter dans une commission spéciale. Celle-ci aura pour mission de lever les ambiguités qui assombrissent la victoire proclamée de Mahmoud Ahmadinejad. « Le recomptage des voix se fera en présence des médias », promet le Conseil en guise de carotte après le bâton de la répression.

Reste à savoir si l'objectif du pouvoir est seulement de sauver la face en faisant en quelque sorte valider la victoire d'Ahmadinejad par ses adversaires malheureux. Ou bien si c'est aussi une manière de tendre la main aux réformateurs qui, comme le grand ayatollah Montazemi, avaient justement demandé une sortie de crise négociée sur une base collégiale et non point sur une fin de non-recevoir décrétée par le guide suprême malgré les manifestations de masse qui ont vu l'opposition braver ses foudres dans la rue.

Pourtant, ce matin, ce même Conseil a consacré la victoire du conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Il a rejetté sans appel possible les recours en irrégularité que les concurrents d'Ahmadinejad avaient du reste été pressés de retirer, sous la menace.

G8 : une  déclaration consensuelle sur l'Iran

Le G8 voulait une position qui fasse consensus, en particulier entre les Européens qui sont en pointe sur le dossier du nucléaire iranien et la Russie qui tient à ses relations cordiales avec l'Iran pétrolier. Et au fond, même l'Iran ne devrait pas vraiment s'offusquer d'entendre le G8 redire qu'il n'accepte « ni les violences, ni la répression de la contestation politique, ni l'expulsion des journalistes » occidentaux.  Mais à Téhéran, fort de sa consécration par les Gardiens de la Constitution et par le guide suprême, Mahmoud Ahmadinejad continue de dénoncer un complot international plutôt que d'admettre l'existence d'une opposition intérieure qu'il conviendrait de traiter autrement qu'à coup de bâtons.

L'Iran va donc sans nul doute encore accuser le G8 d'ingérences après avoir entendu le chef de la diplomatie italienne, Franco Frattini lancer à Trieste que « les violences doivent cesser immédiatement » en Iran, mais surtout demander que toute « la lumière soit faite» sur les résultats du scrutin dont l'opposition iranienne demande l'annulation. Et cela d'une voix de plus en plus étouffée par un régime qui se soucie fort peu de respecter le « droit d'expression» comme le lui demande le G8. 

Tout au contraire, ce matin pendant le prêche, un proche du guide suprême, l'ayatollah Ahmad Khatami, a qualifié les manifestants « d'ennemis de dieu » qui, à ce titre, mériteraient la peine de mort.

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