par Dominique de Courcelles
Article publié le 07/07/2009 Dernière mise à jour le 08/07/2009 à 10:47 TU
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso lors d'une conférence de presse, à Bruxelles, le 6 juillet 2009.
(Photo : Reuters)
Et pourtant ils vont tous devoir patienter, car rien ne se fera avant septembre ou octobre.
Evidemment, tout le monde minimise la portée de ce report. « Désignation le 15 juillet ou le 15 septembre, ce n’est pas un drame», a déclaré le président français il y a quelques jours à Stockholm. Plus prudent le Premier ministre suédois se contente d’espérer que la décision soit prise plus tard. Et il a raison d’être prudent car dans les grandes manœuvres et les grands marchandages européens, tout peut arriver, tout est possible.
Des conservateurs bien seuls pour défendre Barroso
Le Parlement a déjà marqué un point sur le Conseil européen en lui montrant qu’il n’était plus une chambre d’enregistrement et qu’il prendrait sa décision quand le moment sera venu pour lui. Il pourrait même aller plus loin et s’opposer à la décision des 27 dirigeants.
Car les différents groupes politiques ne sont pas d’accord entre eux sur la personnalité de José Manuel Barroso pour se succéder à lui-même. Après cinq années en poste, le président de la commission a un bilan très contesté. Beaucoup lui reprochent de manquer de dynamisme, d’avoir tardé à réagir à la crise financière et de ne pas assez s’affranchir de la coupe des grands Etats. Socialistes, Verts et libéraux veulent donc se donner du temps dans l’espoir de susciter une autre candidature, les conservateurs n’ayant pas la majorité suffisante pour imposer leur choix.
De nombreuses couleuvres
Chef de file des Verts et des anti -Barroso, l’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit n’a de cesse de suggérer des candidats alternatifs. Qu’il s’agisse de l’Irlandaise Mary Robinson, ancienne responsable de l’ONU pour les droits de l’homme, de l’Allemand Joschka Fischer, ex-ministre des Affaires étrangères, de l’ancien commissaire européen Chris Patten, ou même de l’actuel Premier ministre français François Fillon, tous, selon Cohn-Bendit, seraient « mieux que Barroso » à la tête de la Commission européenne. Ayant autant de monde contre lui, Barroso a donc du souci à se faire sur son avenir à la tête de la Commission. « C’est un revers majeur pour lui », s’est réjoui Martin Schulz, le président du groupe socialiste lorsqu’il s’est avéré que le président de la Commission devrait attendre plusieurs semaines pour être fixé sur son sort.