Article publié le 10/07/2009 Dernière mise à jour le 10/07/2009 à 04:53 TU
Des milliers de personnes ont manifesté le 9 juillet à Téhéran pour marquer le 10e anniversaire des émeutes étudiantes et affiché leur hostilité au pouvoir.
(Photo: Reuters/via Your View)
Malgré l’interdiction des autorités, quelques milliers de manifestants s’étaient réunis autour de l’université de Téhéran dans le centre de la capitale. La police anti-émeute est intervenue avec force, épaulée par les miliciens islamistes, et a rapidement dispersé les manifestants qui s’étaient retrouvés autour du quartier de l’université de Téhéran.
Il y avait des slogans à la mémoire des émeutes étudiantes, mais aussi des slogans comme « Libérez les prisonniers politiques » et aussi contre le pouvoir iranien « mort au dictateur ». Quelques centaines de manifestants ont aussi scandé des slogans en faveur du candidat malheureux à la présidentielle, Mir Hossein Moussavi. C’était donc à la fois une manifestation en mémoire des émeutes étudiantes de 1999, mais aussi pour protester contre la réélection du président Ahmadinejad.
Les Occidentaux préoccupés
Par ailleurs, jeudi matin, l’ambassadeur de France à Téhéran, Bernard Poletti, a pu rencontrer Clotilde Reiss, cette jeune Française de 23 ans accusée d’espionnage car elle envoyait par mail des photos des manifestations à Ispahan. Elle est détenue en Iran depuis le 1er juillet dernier.
La rencontre s'est déroulée à la prison d'Evine, dans le nord de Téhéran. La jeune Française se trouve physiquement en bon état, mais préoccupée par les suites de cette affaire. Le ministère iranien des Affaires étrangères a confirmé jeudi, pour la première fois, l'arrestation de l'universitaire mais il a toutefois refusé d'évoquer les charges retenues contre la Française, affirmant que cela relevait « des affaires de la justice ». Les autorités iraniennes n’ont pas précisé si Clotilde Reiss sera libérée prochainement ou pas.
Parmi d’autres arrestations, un journaliste irano-canadien, Maziar Bahari, est aussi détenu en Iran depuis 21 juin. Le Canada a annoncé jeudi soir qu’il avait convoqué le chargé d'affaires iranien à Ottawa pour réclamer sa libération et avoir des éclaircissements concernant la détention du journaliste qui travaille pour Newsweek. Le ministre canadien des Affaires étrangères Lawrence Cannon a ajouté que « M. Bahari est un journaliste professionnel et expérimenté qui faisait son travail ».
L'Iran accuse les pays occidentaux d'avoir fomenté les manifestations de protestation contre la victoire controversée de M. Ahmadinejad à la présidentielle. Ces mouvements de contestation populaire sont sans précédent en Iran depuis 1979. Suite à la vague de protestations internationales contre la répression de ces mouvements, le président Ahmadinejad a prévenu jeudi que les « ennemis » de l'Iran étaient « obligés » de traiter avec son gouvernement.