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Russie

Une militante des droits de l'homme assassinée

Article publié le 15/07/2009 Dernière mise à jour le 15/07/2009 à 23:12 TU

Une militante de l'organisation russe de défense des droits de l'homme Memorial a été retrouvée morte mercredi en Ingouchie. Natalia Estemirova a été enlevée dans la matinée en Tchétchénie, après avoir dénoncé une exécution sommaire dans cette république du Caucase, officiellement en voie de normalisation. Le président russe Dmitri Medvedev se dit « indigné » par ce meurtre, le président tchétchène Ramzan Kadyrov l'a condamné. Et le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s'est déclaré « horrifié ».

Avec notre correspondant à Moscou, Thierry Parisot

Natalia Estemirova (à gauche) à côté de Kirill Koroteyev, avocat des droits l'Homme, lors d'une conférence de presse à Grozny le 26 juillet 2007.(Photo : AFP / SERGEY UZAKOV)

Natalia Estemirova (à gauche) à côté de Kirill Koroteyev, avocat des droits l'Homme, lors d'une conférence de presse à Grozny le 26 juillet 2007.
(Photo : AFP / SERGEY UZAKOV)

Natalia Estemirova a été enlevée alors qu'elle venait de quitter son domicile à Grozny. Elle a été poussée de force dans une voiture. Des témoins ont assisté à la scène, ils ont ensuite alerté des responsables de l'organisation Memorial, inquiets de ne pas voir arriver leur collaboratrice à plusieurs réunions qui étaient prévues dans la journée. Quelques heures plus tard, elle a été retrouvée morte dans une forêt dans la république voisine d'Ingouchie.

Natalia Estemirova dirigeait les activités de Memorial à Grozny depuis l'an 2000. Elle a travaillé sur place pour l'organisation de défense des droits de l'homme tout au long de la deuxième guerre de Tchétchénie.

Mais elle s'était déjà fait connaître en tant que militante et journaliste avant la première guerre de Tchétchénie, au début des années 90. C'était une amie d'Anna Politkovskaia, la journaliste de Novaya Gazeta assassinée il y a presque trois ans à Moscou.

Les prises de positions de Natalia Estemirova n'épargnaient ni le Kremlin, ni le président tchétchène, Ramzan Kadyrov. Elle avait récemment dénoncé des exécutions arbitraires mettant directement en cause le pouvoir pro-russe en Tchétchénie.

Anton Tcherkassov, membre de l’association de défense des droits de l’homme Memorial

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