Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Union européenne

Tractations au Parlement européen

Article publié le 15/07/2009 Dernière mise à jour le 15/07/2009 à 21:06 TU

José Manuel Barroso, seul candidat déclaré à sa propre succession à la tête de la Commission européenne a passé mercredi son grand oral face au Parlement européen à Strasbourg. Il souhaitait être adoubé dès à présent. Mais une majorité d’élus ont refusé d’accéder à sa demande. Les trois principaux groupes politiques se sont mis d'accord pour organiser au mois de septembre le vote sur son éventuelle reconduction à la présidence de la Commission européenne. Tout se négocie au Parlement européen. Les tractations pour obtenir les postes clés dans les différentes commissions sont difficiles et les députés français ont dû faire de nombreuses concessions.
Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (d) lors d'une session du Parlement européen à Strasbourg, le 15 juillet 2009.(Photo : Reuters)

Le président de la Commission européenne José Manuel Barroso (d) lors d'une session du Parlement européen à Strasbourg, le 15 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

De notre envoyée spéciale à Strasbourg, Maud Czaja

Les 736 eurodéputés sont actuellement à Strasbourg à l’occasion de la première plénière de la nouvelle législature. Après l’élection du président du Parlement européen hier, les parlementaires se sont répartis ce mercredi dans les différentes commissions. Les tractations pour obtenir les postes clés sont difficiles et les députés français ont du faire de nombreuses concessions.

Tout se négocie au Parlement européen, les conservateurs et les socialistes se partagent la présidence de l’Assemblée, ainsi que les présidences des commissions. Le rapport de force se fait entre les deux principaux groupes mais aussi entre les différentes nationalités. Et à ce petit jeu-là, les Français ne sont pas les plus habiles, contrairement à leurs collègues allemands et italiens qui ont bien compris le fonctionnement de ces tractations et se positionnent depuis des mois.

Alain Lamassoure.(Photo: Parl. européen)

Alain Lamassoure.
(Photo: Parl. européen)

Il n’y avait par exemple aucun candidat français aux postes de vice-présidents ni de questeur, les personnes qui s’occupent de la gestion du Parlement. Les élus français de droite n’ont réussi à obtenir qu’une seule commission, mais une commission clé et transversale, celle du budget. C’est le député Alain Lamassoure qui devrait être aux commandes. Son collègue Arnaud Danjean, un ancien des renseignements, devrait lui prendre la tête de la sous-commission Défense.

La droite française a tout misé sur la présidence de la commission Budget, car elle permet de travailler sur les nouvelles perspectives financières pour la période 2013-2020. Etant donné que le Français Joseph Daul est aux commandes du groupe PPE-DE, l’UMP n’avait plus eu les moyens de négocier d’autres fonctions clés.

L’addition est salée pour le clan français car par effet de domino, les socialistes français ont du coup perdu la commission des Affaires économiques au profit d’une libérale britannique. « Les tords sont partagés entre la gauche et la droite mais tout miser sur la commission Budget n’est pas forcément un bon calcul car il n’est pas impossible qu’une commission spéciale sur les perspectives financières pour la période 2013-2020 soit créée », regrette un élu socialiste.

Un député conservateur français n’a pas caché avoir reçu un appel, d’une certaine Christine Lagarde, peu satisfaite du résultat de ces négociations.

José Manuel Barroso, président de la Commission européenne

« Ceux qui soutiennent une Europe forte et qui veulent une Commission forte, doivent sans doute être d'accord qu'on ne devrait pas la mettre en suspens aujourd'hui. »

15/07/2009 par Maud Czaja