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Indonésie

Bombes à Jakarta : la police penche pour des attaques-suicide

Article publié le 17/07/2009 Dernière mise à jour le 17/07/2009 à 18:04 TU

Des personnes évacuent l'hôtel Marriott de Jakarta en feu après l'explosion des bombes le 17 juillet 2009.(Photo : Lydia Ruddy/Reuters)

Des personnes évacuent l'hôtel Marriott de Jakarta en feu après l'explosion des bombes le 17 juillet 2009.
(Photo : Lydia Ruddy/Reuters)

Il était tôt ce vendredi matin à Jakarta, lorsque deux bombes ont explosé. C’était lors du petit-déjeuner pour les résidents du Ritz Carlton et du Marriott, les deux hôtels de luxe visés par ces bombes. Le bilan, sans doute encore provisoire, s'établit à 9 morts et 41 blessés. La police confirme que les responsables sont des kamikazes. La secrétaire d'Etat américain, Hillary Clinton, a qualifié ces attentats d'« acte de violence insensé » alors que la présidence suédoise de l'Union européenne condamnait l'attaque et manifestait sa solidarité au gouvernement et au peuple indonésien.  
Avec notre correspondante à Jakarta, Solenn Honorine

La police pense en effet que les responsables sont des kamikazes parce qu’ils ont retrouvé des corps déchiquetés dans les hôtels. Toutefois, il n’y a pas de confirmation puisque la police est vraiment très prudente sur les détails de l’enquête.

A priori également, ils pensent que les responsables des attaques auraient passé la nuit à l’hôtel Marriott, puisque la police a retrouvé une bombe qui n’était pas explosée dans une chambre du 18e étage.

L’attaque, c’est vraiment un gros choc en Indonésie et le pays est maintenant en état d’alerte. Ils se croyaient pourtant « immunisés » contre le terrorisme puisque c’était très stable et très calme depuis quatre ans.

Le président a déjà fait une intervention télévisée, a juré de retrouver les responsables. Et en effet, son autorité en prend un coup, une semaine à peine après son élection triomphale d’ailleurs, élection qui était notamment due au fait que le président apparaissait comme le candidat de la sécurité, sécurité économique mais également sécurité politique puisque durant son premier mandat, le pays avait vraiment consolidé sa démocratie et paraissait vraiment immunisé contre ce genre d’attaque.

Les soupçons se dirigent sur la Jamah Islamiya

La police reste encore une fois prudente, le président lui-même a dit qu’il s’agissait d’acte terroriste sans pour autant prononcer le mot de la Jamah Islamiya.

Jamah Islamiya, selon les experts anti-terroristes, est un groupe qui compterait peut-être environ un millier de membres, ça reste quand même limité. Et également, le groupe est très divisé. La majorité des membres de la Jamah Islamiya aurait refusé la violence maintenant et ne voudrait plus mener de telles attaques. Mais il reste des sous-groupes de la Jamah Islamiya qui eux seraient très décidés à vouloir faire parler d’eux. Et en effet, ces attaques les rappellent aux très mauvais souvenirs des Indonésiens.

Il faut rappeler qu’en 2003, l’hôtel Marriott avait déjà été la cible d’attentats à la bombe.

Le mode opératoire

 D'après les premiers éléments de l'enquête, deux kamikazes sont à l'origine des attentats qui ont touché les hôtels Marriott et Ritz dans la capitale indonésienne.

Quelques heures après le drame, on en sait un peu plus sur le mode opératoire des terroristes. Le premier, au Marriott s'est fait passer pour un client auprès des vigiles avant de faire exploser sa bombe dans un café du rez-de-chaussée.

Du matériel explosif et une autre bombe ont été découverts dans une des chambres de l'hôtel.

La police essaie maintenant de découvrir l'identité du celui qui a réservé cette chambre, la 1808 aurait servi de centre de contrôle pour les attaques.

A l'hôtel Ritz Carlton les enquêteurs ont visionné les images prises par les caméras de sécurité. Sur le film on voit un homme, portant un sac et une mallette qui se dirige vers la salle de restaurant d'un pas mal assuré.

L'explosion a eu lieu quelques secondes après. Les attentats n'ont pas été revendiqués pour l'instant, et les autorités précisent qu'il est trop tôt pour mettre en cause la Jamah Islamiya. 

 

A écouter

Andrée Feillard, chercheuse au CNRS

« La Jamah Islamiya, à qui on attribue ces attentats, n'a jamais cessé de fonctionner. Elle a été sévèrement paralysée, mais on savait qu'elle n'était pas morte. C'est quelque chose qui échappe un petit peu au public, mais la question reste encore en suspens. »

17/07/2009