Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

RD Congo

Joseph Kabila poursuit sa «campagne tolérance zéro»

par  RFI

Article publié le 24/07/2009 Dernière mise à jour le 24/07/2009 à 05:31 TU

Le président Joseph Kabila, en juin 2009.(Photo : AFP)

Le président Joseph Kabila, en juin 2009.
(Photo : AFP)

Après les révocations dans la magistrature, le président Kabila demande dans une lettre adressée au Premier ministre et aux présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat (actuellement en vacance parlementaire) d'appuyer une politique de combat contre la corruption, et la mauvaise gouvernance. Ces trois lettres nominatives ont apparemment fait l'objet de fuites bien organisées dans la presse, et elles suscitent déjà la polémique.

Le chef de l'Etat est le garant des institutions mais la séparation des pouvoirs ne devrait en principe pas lui permettre de s'adresser de cette façon aux deux chambres.

Mais au-delà de cette controverse constitutionnelle, plusieurs élus congolais s'interrogent. Pourquoi Joseph Kabila, qui est le chef de l'exécutif (il préside le Conseil des ministres) et le chef de la majorité qui siège à l'Assemblée, ne profite-t-il pas de ces prérogatives pour mettre un frein à la mauvaise gouvernance et à la corruption ? Les occasions n'ont pas manqué.

Ces deux dernières années, les députés n'ont pratiquement jamais réussi à faire passer de censure ou d'interpellation à l'encontre de ministres mis en cause dans leurs gestion.

Les rapports de plusieurs commissions d'enquête parlementaire sont restés bloqués dans les tiroirs du bureau de l'Assemblée. Lorsque des députés ont, par exemple, réclamé des explications sur la disparition de milliards de francs congolais des caisses de la Direction générale des impôts ou encore sur les contrats miniers, ils n'ont que rarement obtenu gain de cause.

Quant aux recommandations des parlementaires, elles restent le plus souvent lettres mortes. Le contrôle du législatif sur l'exécutif est plus virtuel que réel. Un député de l'opposition fait un constat sans appel : « le sanctuaire de la corruption, c'est l'exécutif », dit-il.

Beaucoup estiment que le président Kabila devrait déjà balayer devant sa porte. « Les personnalités de son entourage proche épinglées par les rapports d'experts de l'ONU sur la corruption et les pratiques mafieuses sont toujours là », note un sénateur indépendant.