Article publié le 26/07/2009 Dernière mise à jour le 26/07/2009 à 11:12 TU
Les affrontements entre des salariés mécontents et la police anti-émeute se multiplient en Chine.
(Photo : Reuters)
Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
C’est un niveau de violence rarement atteint en Chine. Plus de 30 000 ouvriers en colère dont quelques-uns battent leur patron, puis empêchent l’ambulance d’arriver, en sorte qu’il meurt de ses blessures.
Les employés du producteur d’acier Tonghua reprochaient à leur dirigeant son salaire mensuel de 300 000 euros alors qu'eux touchent à peine 20 euros par mois. Plus encore, ils n’acceptaient pas la reprise de leur usine par le concurrent Jianlong qui l’avait déjà gérée avant de s’en débarrasser à cause de la baisse des prix de l’acier.
Mais avec la hausse récente des cours, Jianlong est revenu à la charge. Le secteur chinois de l’acier, très fragmenté, est en pleine concentration pour créer des champions internationaux. Cette tendance, inscrite dans la réforme des entreprises d’Etat, engendre depuis des années des licenciements massifs d’ouvriers fort mal indemnisés qui manifestent par milliers avant d’être réprimés par la police.
Ces explosions de rage sociale restent encore une multitude d’incendies isolés. Car, pour l’instant, Pékin empêche toute coordination nationale du mouvement ouvrier chinois.
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