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Espagne/Baléares

Attentat à Majorque en pleine saison touristique

par  RFI

Article publié le 30/07/2009 Dernière mise à jour le 31/07/2009 à 04:44 TU

2 gardes civils ont été tués dans l’explosion d’un véhicule piégé et plusieurs personnes sont blessées. L'aéroport a été fermé plusieurs heures. En pleine saison touristique, une 2e bombe, toujours sous un véhicule de la garde civile, a été neutralisée. A la veille du 50e anniversaire de l'organisation séparatiste, le chef du gouvernement Zapatero a attribué cet attentat «au groupe terroriste ETA» .

Sur les lieux de l'attentat sur l'île de Majorque en Espagne, le 30 juillet 2009.(Photo : Reuters)

Sur les lieux de l'attentat sur l'île de Majorque en Espagne, le 30 juillet 2009.
(Photo : Reuters)

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Majorque est un haut lieu touristique. L’île est restée plusieurs heures durant fermée à double tour pour empêcher coûte que coûte la fuite des terroristes basques qui ont tué deux gardes civils dans la municipalité de Calvia (ouest).

Ces deux gardes civils se trouvaient dans un véhicule sous lequel avait été placée une bombe ventouse. Elle leur a été fatale et a provoqué d’autres blessés.

C’est la confusion qui règne à l‘heure actuelle dans la plus grande des îles de l’archipel des Baléares. Les touristes ont peur d’y être bloqués et le roi Juan Carlos s’apprête à y débarquer, comme chaque vacances d'été, dans son palais de Marivent, non loin du lieu de l’attentat.

Ce double assassinat intervient seulement un jour après ce qui aurait pu être une tuerie. Toujours de la part d’ETA, une fourgonnette chargée d’explosifs a fait une cinquantaine de blessés dont une moitié de gardes civils dans la caserne de Burgos en Castille du Nord.

Une façon pour ETA, mercredi 29 juillet comme le 30, de montrer que son pouvoir de destruction est intact.

ETA, 50 ans de lutte armée

C'est dans le sang que l'ETA célèbre ses 50 ans d'existence. Manière de dire que sa puissance reste intacte, qu'elle peut frapper où et quand elle veut. Que les récentes arrestations, nombreuses pourtant, n'ont pas décapité son commandement autant que la presse le prévoyait. Que les débats internes, faut-il ou non poursuivre une lutte armée devenue impopulaire, ont été tranchés aux profits des ultras.

 Quand le 31 juillet 1959, des étudiants nationalistes créent le mouvement, il s'agit déjà de défendre le Pays Basque mais aussi de s'opposer à Franco. En 1973, l'ETA assassine Carrero Blanco, homme fort du franquisme, un coup d'éclat bien accueilli par l'opinion. Mais à force de mort et de racket, l'ETA s'isole.

 Au Pays Basque, c'est finalement contre la violence que la foule manifeste. A trois reprises, les négociations avec le gouvernement échouent. La vitrine politique du mouvement est interdite.  Il n'empêche, une nouvelle génération de militant ne cesse de prendre la relève. Dernier grand mouvement terroriste d'Europe, on dit ETA exsangue, en pleine fuite en avant. Mais après 50 ans et plus de 800 morts, l’ETA tue encore.