par RFI
Article publié le 05/08/2009 Dernière mise à jour le 05/08/2009 à 09:30 TU
« Non, je n'ai pas peur des coups de fouets. La flagellation ne fait pas si mal mais c'est une insulte. Une insulte pour l'humanité, pour les femmes, pour toutes les personnes qui demandent la liberté. C'est aussi une insulte pour mon pays et pour la religion car la religion respecte les êtres humains. Je veux que ce procès ait lieu parce que je veux changer la loi.»
Pour que la question de son immunité ne soit plus évoquée, Loubna dit avoir posé sa démission la semaine passée aux Nations Unies. Et en attendant le début de son procès prévu le 7 septembre, cette veuve d'une trentaine d'année n'entend plus quitter ses pantalons, objet de polémique.
« Avant, je portais différents styles de vêtements. Des vêtements traditionnels soudanais, des robes et des pantalons mais depuis que la police m'a arrêtée je ne porte plus que des pantalons.»
Qu'elle soit condamnée ou pas, Loubna Ahmed Hussein a déjà remporté une victoire symbolique. Des associations soudanaises et internationales se sont emparées de son cas. Maha El-Zaïn, militante féministe était dans la foule.
« Je veux saluer Loubna pour son action courageuse. Elle se bat pour ses droits et pour ceux de toutes les femmes soudanaises qui souffrent de l'oppression... Je pense qu'il est grand temps pour les femmes soudanaises de remettre en cause toutes ces lois et ces pratiques discriminantes... »
Le secrétaire général des Nations unies s'est dit profondément préoccupé par cette affaire. Quant aux autorités de Khartoum, qui cherchent à améliorer leur image sur la scène internationale, elles semblent pour l'heure bien embarrassées par cette jeune femme décidemment bien culottée.