Article publié le 06/08/2009 Dernière mise à jour le 06/08/2009 à 17:56 TU
Abdelkrim Salouda, commerçant dans le quartier de Bab Ezzouar à l'est d'Alger, a été blessé dans l'altercation entre les Algériens et la communauté chinoise.
(Photo: Zohra Bensemra / Reuters)
Avec notre correspondant à Pékin, Joris Zylberman
Après avoir calmé le jeu et minimisé l’incident, Pékin est désormais inquiet pour ses ressortissants en Algérie. C’est que le gouvernement chinois est partagé entre deux nécessités.
Economique d’abord : il s’agit de préserver la présence chinoise en Algérie. Les grandes compagnies pétrolières comme Sinopec (China Petroleum and Chemical Corporation) viennent de signer des contrats juteux dans l’un des pays membres de l’OPEC (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et les commerçants chinois trouvent, ici en Algérie comme ailleurs en Afrique, un débouché pour leurs produits à bas prix qui inondent le marché local… provoquant souvent la colère du commerce algérien qui se plaint d’une concurrence déloyale.
L’autre nécessité pour Pékin est de protéger ses ressortissants de l’hostilité de certains Algériens, irrités par les habitudes chinoises de boire de l’alcool et de se promener en petite tenue dans la rue.
Les émeutes témoignent d’une tension endémique, avec des Chinois prêts à se battre à coup de barre de fer pour se protéger, et des Algérois qui signent ensuite une pétition pour demander qu’ils rentrent dans leur pays. Sans oublier le contexte des émeutes au Xinjiang qui n’a certainement pas arrangé l’image des Chinois.