Rechercher

/ languages

Choisir langue
 

Birmanie

Procès d'Aung San Suu Kyi: la junte se crispe

Article publié le 09/08/2009 Dernière mise à jour le 10/08/2009 à 06:35 TU

A deux jours du jugement dans le procès contre l'opposante Aung San Suu Kyi, les autorités multiplient les mises en garde contre tout mouvement de protestation et les justifications sur l'indépendance du tribunal. A l'approche du verdict, les protestations  internationales ne tarissent pas. L'opposante est jugée pour avoir enfreint les règles de son assignation à résidence, après qu'un Américain s'est introduit chez elle pour des raisons encore confuses. Outre cet Américain, deux de ses employées sont également accusées de complicité. Mais il n'est pas encore sûr que l'annonce du verdict, très attendue, ait lieu mardi.

Manifestation en faveur d’Aung San Suu Kyi, devant l’ambassade de Birmanie, à Manille, aux Philippines, le 2 août 2009. (Photo : Reuters)

Manifestation en faveur d’Aung San Suu Kyi, devant l’ambassade de Birmanie, à Manille, aux Philippines, le 2 août 2009.
(Photo : Reuters)

Il flotte comme une atmosphère de crispation, en ce moment en Birmanie. La presse multiplie les explications et les avertissements des autorités contre tout risque de dérapage.

« Le peuple remarque qu'aujourd'hui, prenant prétexte du procès d'Aung San Suu Kyi, apparaissent des opportunistes assoiffés de pouvoir qui tentent d'inciter à l'émeute », indique le New Light of Myanmar. Le quotidien publie également la longue, la très longue déclaration du chef de la police déclinant toutes les menaces qui pèsent sur la nation en marge de cette affaire.

Le brigadier-général Khin Yi fournit la longue liste des arrestations opérées par ses services au cours de ces dernières semaines, sous prétexte de « terrorisme » et « complot contre l'Etat ». Il rejette les accusations internationales de harcèlement politique contre l'opposante emprisonnée et affirme que c'est le tribunal et lui seul qui décidera mardi, qui est coupable et qui ne l'est pas.

En même temps, des informations circulent sur la précarité de la santé de l'Américain John Yettaw, co-accusé dans cette affaire. Il est malade et hospitalisé pour des crises d'épilepsie à répétition. « Si ça ne va pas mieux, ou si ça se détériore, on pourrait s'acheminer vers un report », dit-on à Rangoon.

De report en report, ça fait bientôt trois mois que la junte hésite à prendre une décision, signe vraisemblable de son embarras à prononcer un verdict impopulaire.