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Médias/Numérique

Presse écrite, presse en ligne : quel avenir ?

par Marie Dupin

Article publié le 12/08/2009 Dernière mise à jour le 12/08/2009 à 15:49 TU

Quel modèle économique pour la presse écrite dans le monde ? Erosion des ventes, chute des recettes publicitaires : les groupes de presse tentent de trouver des solutions pour rester rentables, mais peinent à se réinventer face au développement du numérique.

L'audience sur le web est au rendez-vous, mais les revenus ne suivent pas.(Photo : DR)

L'audience sur le web est au rendez-vous, mais les revenus ne suivent pas.
(Photo : DR)

Faire payer l'accès aux sites internet de ses journaux. C’est le défi que vient de se lancer Robert Murdoch, homme d'affaires anglo-australien, magna des médias. Parmi ses publications : The Wall Street Journal, The Sun, The Times mais aussi The Sunday Times, le plus populaire des journaux du dimanche en Grande-Bretagne. Malgré le succès de ses publications le groupe de Robert Murdoch, News Corp a enregistré une perte annuelle de 3,4 milliards de dollars au cours du dernier exercice. Il a donc décidé de faire payer l'accès aux sites internet de ses journaux en ligne. Une petite révolution pour Robert Murdoch qui affirmait encore il y a deux ans que le modèle gratuit financé par la publicité était le meilleur. « Nous devons juste faire en sorte que le contenu soit différent et meilleur par rapport aux autres », assure t-il, ajoutant : « je pense que si nous réussissons nous seront suivis par d'autres médias ».

Les balbutiements de la presse en ligne payante 

Avec la crise, les recettes publicitaires sur le web ont commencé à baisser. Une chute moins importante que celle de la presse papier, mais les revenus publicitaires sur le web rapportent beaucoup moins aux journaux. Résultat : l'audience sur le web est au rendez-vous, mais les revenus ne suivent pas et de plus en plus de journaux songent à faire payer leur contenu en ligne.   

Murdoch n’est pas le premier patron de presse écrite à se lancer dans le web payant. Le quotidien anglais Financial Times propose par exemple la lecture de 30 articles par mois gratuitement. Au-delà, le lecteur doit s’abonner. Le Monde et Les Echos, en France, ont quant à eux mis en place un système mixte : une partie payante, une partie gratuite. D’autres quotidiens, comme le New-York Times aux Etats-Unis, ont essayé de passer au tout payant, mais l’opération s’est soldée par un échec et le quotidien y avait mis un terme fin 2007 : seuls 230 000 lecteurs avaient souscrit un abonnement.

Tout internet : des résultats décevants

Jouer le tout pour le tout. Arrêter la presse papier. C’est la formule qu’ont choisi certains journaux. Mais là encore sans résultat. Aux Etats-Unis le Christian Science Monitor et Rocky Mountain News ont fait le pari de diffuser leur contenu uniquement sur le net. Mais leur disparition des kiosques a fait plonger leur audience. Entre le mois d'avril et le mois de juin, le site du Science Monitor a enregistré une baisse de 31% des visites. Idem pour Rocky Mountain News : 21% de visiteurs en moins sur la même période. En voulant réduire leurs coûts de diffusion et d’impression, ces parutions se sont non seulement privées d'une visibilité auprès de leurs lecteurs, mais aussi de la majeure partie de leurs revenus publicitaires.