Article publié le 14/08/2009 Dernière mise à jour le 14/08/2009 à 11:42 TU
Salah Gosh a été l'un des hommes les plus puissants du Soudan ces dix dernières années. Réputé proche de l'assistant du président Omar el-Béchir, Nafie Ali Nafie, il avait la haute main sur le dossier du Darfour. On lui reproche notamment d'avoir organisé les milices janjawids qui sévissent dans cette région de l'ouest du pays.
L'hiver dernier, il avait mis en garde les Soudanais qui souhaitaient publiquement se ranger du côté de la Cour pénale internationale qui préparait alors un mandat d'arrêt contre le président el-Béchir pour crimes de guerre au Darfour. Il avait aussi brandi la menace d'une radicalisation de l'opinion soudanaise : « Nous étions des extrémistes islamistes et nous sommes devenus modérés et civilisés, si nécessaire, nous ferons machine arrière. Il n'y a rien de plus simple. »
Salah Gosh, c'était aussi celui qui avait réussi à nouer de fortes relations avec les services secrets américains... un moyen de faire oublier que le Soudan avait hébergé Oussama Ben Laden au début des années 90. L'ex-chef des renseignements était même un des rares soudanais à avoir été reçu au siège de la CIA. Objectif, échanger des informations sur de présumés terroristes et voir comment les deux pays pouvaient améliorer leur collaboration en matière de renseignement.