par RFI
Article publié le 18/08/2009 Dernière mise à jour le 18/08/2009 à 05:55 TU
Quatre jours après le début de sa grève, Bruno Ben Moubamba tient le coup. Toujours en costume, il ne se rase plus, boit un peu d’eau, et suce quelques morceaux de sucre, pour acquérir l’énergie nécessaire pour accorder des interviews.
Sous la tente plantée devant le majestueux palais de l’Assemblée nationale, Ben Moubamba passe ses journées assis ou coucher sur un petit lit.
Il ne se sépare pas de ses deux téléphones portables, de son chapelet, sa bible et sa croix. Assis sur des chaises en plastique, son Etat-major de campagne ne le quitte pas. Une chorale adoucit par moment la chaleur torride et réchauffe le campement la nuit.
Toujours en lice, Bruno Ben Moubamba exige le report du scrutin. « Ma grève de la faim est une pression sur le pouvoir pour que sérieusement on annule cette élection et que l’on l’organise dans de meilleurs conditions. Est-ce que le Conseil d’Etat et la Cour constitutionnelle vont l’entendre ? Je crains que non », regrette-t-il. « Je voudrais que pour une fois, au Gabon, on élise un président de manière transparente que l’on puisse tous féliciter. Ce sera la fierté du Gabon et de l’Afrique francophone ». Plusieurs candidats viennent encourager le gréviste. Et certains prévoient de participer avec lui à un rassemblement national mercredi prochain.
Premier meeting d'Ali Bongo |
C’est une foule enthousiaste qui est venue écouter Ali Bongo Ondimba. La direction du parti démocratique gabonais (PDG) a tout mis en œuvre pour le succès de cette première rencontre entre le candidat et le grand public.
Sur le podium, où il a offert un show à l’américaine, Ali Bongo était encadré par le dernier carré des fidèles du PDG et de son père, feu Omar Bongo Ondiba.
A 50 ans, Ali s’est présenté comme le candidat des jeunes. Comme tous ses adversaires, il a prôné le changement, une nouvelle gestion et une meilleure répartition des ressources du pays. Et à tous ses adversaires qui veulent lui attribuer le passif des années Bongo, il a déclaré qu’il ne répondrait jamais aux attaques. Après le meeting, ses partisans sont convaincus qu’il sera le prochain président du Gabon. « Il a toutes les conditions mises à sa disposition pour gagner », lance l'un d'eux. « Le problème n’est pas de dire que 42 ans c’est trop. Nous voulons quelqu’un qui peut faire quelque chose de mieux pur le Gabon », ajoute un autre. Mais le chemin de la victoire est encore très long. |