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Afghanistan / Présidentielle 2009

Fin de campagne meurtrière

Article publié le 18/08/2009 Dernière mise à jour le 18/08/2009 à 12:04 TU

Les différents candidats à l'élection présidentielle ont jeté leurs ultimes forces dans la bataille, pour le dernier jour de campagne, lundi 17 août.(Photo : Lucy Nicholson/Reuters)

Les différents candidats à l'élection présidentielle ont jeté leurs ultimes forces dans la bataille, pour le dernier jour de campagne, lundi 17 août.
(Photo : Lucy Nicholson/Reuters)

Plusieurs soldats de la force internationale de l'Otan en Afghanistan ont été tués et blessés dans l'attentat suicide qui a également coûté la vie à sept civils afghans ce mardi à Kaboul, a annoncé un porte-parole de la force. Les victimes ne sont pas des soldats français, a de son côté précisé une source militaire française. Un kamikaze a fait exploser sa voiture piégée près d'un camp militaire américain, sur la route très fréquentée reliant Kaboul à Jalalabad (est), souvent utilisée par les forces militaires étrangères. Lundi, la campagne s'est achevée dans un climat de tension. Ramazan Bachardoust, le candidat de l’opposition qui pourrait faire de l’ombre au président sortant, a mobilisé son électorat.

Avec notre correspondante à Kaboul, Sophie Malibeaux

Les camions des candidats en campagne font leur dernier tour en ville et nous nous rendons sous la tente de l’opposant Bachardoust qui accorde ses derniers entretiens à la presse. Il tonne contre le pouvoir en place, mais admet une chose : un pas est franchi dans l’appropriation du processus électoral par les Afghans. L’indépendance de la Commission électorale en est un élément.

« On ne peut pas comparer 2004 et 2009. Premièrement parce que 2009 est entre les mains des Afghans... Je connais le président de la Commission. C’est un ami très proche. Je suis convaincu qu’il déteste le président Karzaï qui lui a fait tant de mal », déclare l’opposant Ramazan Bachardoust.

Et pourtant, selon lui, l’afghanisation n’empêche pas certaines ingérences. « Seul le Parti républicain, avec son institut essaie indirectement de dire aux Afghans que Karzaï a la majorité, votez  contre lui ! Ne pas voter n’est pas dans notre intérêt » annonce Bachardoust.

Le candidat de l’opposition qui pourrait faire de l’ombre au président sortant mobilise son électorat en affirmant qu’il faut croire dans la possibilité d’un second tour. Pourtant, dans les allées du pouvoir, on indique que le pays n’y est pas prêt : cela coûterait trop cher.

Des doutes sur le taux de participation

De notre envoyée spéciale à Kaboul, Sophie Malibeaux

« C'est une guerre de propagande que se livrent les talibans et les autorités afghanes. Le taux de participation de la population en dira long sur celui qui pourra l'emporter. »

18/08/2009 par Sophie Malibeaux

 

Il y a un an : Saroubi

Des embuscades contre les forces afghanes ou contre les forces étrangères en Afghanistan, il y en a tous les jours avec la montée en puissance de l’insurrection. Mais une embuscade comme celle qui a coûté la vie au 10 soldats français à Saroubi, le 18 août 2008, cela n’était pour ainsi dire jamais arrivée. Après un temps de réflexion, le commandement français en Afghanistan avait admis avoir fauté par excès de confiance.

Aujourd’hui, la page est tournée, affirme-t-on au camp de Warehouse à Kaboul. Les hommes du 8e RPIMA (Régiment de parachutistes d'infanterie de marine) qui ont vécu cette tragédie ont été relevés et la relève elle-même retourne sur le terrain. Sa mission n’a pas changé.

Quant aux insurgés qui ont tué les Français, ils restent très actifs dans cette région cruciale pour l’approvisionnement de Kaboul et de ses environs, puisqu’elle est sur la route qui relie la capitale afghane à Peshawar au Pakistan. Cela a été et est toujours, depuis la guerre contre les Soviétiques, le fief d’Hekmatyar, le chef de guerre de sinistre réputation.